Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
240
L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

par lui, en

mouvement

les astronomes le nomment Zodiaque mobile ; c’est effet, qu’on reconnaît, dans la sphère mobile, le d’accès et de rccès qui est, nous l’avons dit, le mouvement propre de la huitième sphère ; ce Zodiaque-là est situé dans la huitième sphère et il en fait partie.

» 11 y a un autre Zodiaque ; c’est eu lui que résident les vertus des constellations, vertus qui, grâce au mouvement, se développent dans le ciel étoilé ; dans ce second Zodiaque, cependant, il n’y a pas de constellation visible ; on le nomme Zodiaque fixe ; ce n est pas qu il ne se meuve pas, car il se meut du mouvement qui est propre à sa sphère ; mais il est immobile à l’égard du mouvement d’accès et de recès qui se remarque dans le mouvement du premier Zodiaque ; ce second Zodiaque est dans la neuvième sphère. » La disposition de ces deux Zodiaques est telle que l’un se trouve directement au-dessous de l’autre, comme la huitième sphère est sous la neuvième ; voilà pourquoi l’un deux influe sur l’autre.

» Comme le mot Zodiaque vient de zoon qui signifie animal, le Zodiaque des constellations est plus proprement nommé Zodiaque que le Zodiaque des vertus. »

Bien que Pierre d Abano s’intéresse grandement au mou veine ut de précession des équinoxes, et peut-être même parce qu’il a longuement étudié ce mouvement, il ne peut dissimuler que de graves difficultés en résultent pour son art1. Si les divers signes de la neuvième sphère et les signes correspondants de la huitième sphère exercent des influences analogues, et si ces signes ne coïncident pas, quels sont ceux dont il faudra tenir compte dans la construction des thèmes astrologiques ? Selon qu’on adoptera F un ou l’autre parti, ne pourra-t-on pas aboutir à des pronostics contradictoires ? « Comme il n’y a pas une très grande différence entre le Zodiaque mobile et le Zodiaque immobile, on tire à peu pr ès le même jugement de 1 un et de l’autre ; mais lorsqu’il y aura, entre l’un et l’autre une très grande distance, alors nous faudra-t-il les faire intervenir, tous deux à la fois, dans nos jugements ; il nous faudra construire deux ligures, l une à l aide du huitième ciel et l’autre à l’aide du neuvième, déduire de chacune de ces deux figures ce qu’elles signifient et permettent de juger, comparer ces deux jugements l’un à l’autre, admettre enfin les conclusions qu’on obtiendra eu les composant. Aujourd’hui, nous jugeons plus communément par le neuvième ciel que par le huitième. Mais i. Pétri de Apono Co/iCiZta/or di/Terenharum, Diff. X.