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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

de renseignement d’Aristote, la doctrine de la Grande Syntaxe ; de la substance des cieux, elle ne faisait pas un solide rigide, mais un éther fluide.

III. — Pierre de Padoue se montrera disciple non moins fidèle de Ptolémée par ce qu’il va nous dire du mouvement lent des étoiles fixes.

Comme nous l’avons dit, nous trouvons au Lucidator deux exposés, fort concordants d’ailleurs, des diverses théories auxquelles ce mouvement a donné lieu. L’un de ces exposés constitue la seconde différence, intitulée : /ln motus unux cadi sit eoinmiinb ; vel/dures. L’autre est développé par la septième différence, qui porte pour titre : .In Solis declinatio ait ÿ i gradttx re ! aliter, mais qui n’est, en réalité, qu une seconde édition, retouchée en 1310, du Tractatus de motu octavee sphtvræ composé par Pierre d Abano dès l’année 1303.

A deux reprises, donc, notre auteur nous donne un exposé historique détaillé, et qui suppose une grande érudition, des divers systèmes proposés pour rendre compte du mouvement des équinoxes ; de cet exposé, signalons seulement ici les passages qui suggèrent quelque remarque.

Pierre d Abano regarde comme antérieurs au temps d’Ilipparque et de Ptolémée les « anciens astrologues », partisans d’un mouvement alternatif des étoiles fixes, dont Théon d’Alexandrie a parlé. Comme le Liber de proprietalibus elementorum, comme Albert le Grand, il les appelle 1 : Ymaginum auctores, ymaginum constructores. En la première des deux circonstances oit il en fait mention, il se hasarde à donner des noms propres, ceux d’Enoch et d’Hermès ou Mercure. 11 décrit, d’ailleurs, le système de ces

astrologues à peu près comme Albert le Grand l’avait fait. Le mouvement d accès et de recès s’accomplit sur deux petits cercles qui ont pour centres les tètes du Bélier et de la Balance : chacun des deux mouvements d’accès et de recès embrasseS® ; il est d’un degré en 80 ans, en sorte que la durée d’une oscillation simple est de 640 ans ; ce mouvement, au dire de notre auteur2, devait entraîner non seulement les étoiles fixes, mais encore les auges des planètes.

Après ces anciens astronomes, vinrent Hipparque ét Ptolémée, qui attribuèrent aux étoiles fixes un mouvement continu de précesi- Pétri de Apono L/rctt/aZor AsZrono/niœ, DiII, nis. cil.t fol, 107» col. c, et Diff, Vil, ms, cit., fol. 123, col. b. a. Pétri de Apono Op. laud^ Diff. II, rns, cil., fol. 107, coL c.