la nuit au solstice d’hiver ; cette différence tend à s’atténuer ail fur et à mesure que l’auge du Soleil s’éloigne du Cancer, pour se trouver exactement renversée lorsque l’auge du Soleil atteindra le Capricorne ; ce déplacement lent de l’auge du Soleil doit donc avoir pour effet, selon l’ierre d’Abano, de rendre les étés plus chauds et les hivers moins froids.
S’il n’eiïl pas seulement tenu compte du temps pendant lequel le Soleil demeure sur l’horizon, mais de la distance du Soleil à la Terre, il eût conclu tout autrement ; avec Averroès et Roger Bacon, il eût reconnu que ce mouvement do l’auge du Soleil doit, il est vrai, rendre, en nos régions, l’été plus chaud, mais qu il y doit aussi refroidir l hivcr.
Cet allongement des jours d’été, <e raccourcissement des nuits d’hiver sont, au dire de notre auteur, appréciables dès maintenant. « Ce fait, ajoute-t-il, m’a longtemps plongé dans l’étonnement, niais j’ai été enfin amené à la considération précédente. Je trouve, d’ailleurs, que tous les anciens auteurs professent une opinion à peu près analogue. Je vois, en outre, que certains lieux que le Soleil n’avait jamais visités, en reçoivent maintenant les rayons ; des régions froides, inhabitables jusqu ici, sont reconnues moins froides que par le passé et commencent à se peupler ; la gelée de l’hiver n’a [dus [‘universelle rigueur qu elle avait autrefois. » Et Pierre d’Abano voit, en ces faits, (in indice des grands changements que doit amener la révolution du huitième orbe. Il nous entretient aussi ’, dans cette septième différence du Lucidalor, d’une autre de ses doctrines préférées, de celle que le Coucifiator nous a déjà fait connaître. Au temps où les signes du Zodiaque mobile se trouvaient exactement sous les signes du Zodiaque fixe, les influences célestes étaient particulièrement puissantes et bienfaisantes. Cette coïncidence se serait produite lO.’iO ans avant l’époque où le Lucidalor a été composé, c’est-à-dire en l’an 260 de J.-G. « A ce moment surtout, mais aussi pendant cinq cents ans, à peu près, avant cette époque comme après cette époque, le Monde tout entier fut florissant, embelli par toute la sagesse et toute la vertu. C’est en ce temps-là que les rois furent humiliés et qu’on vit les empereurs les plus illustres, comme Alexandre, Darius, Porus, Jules César, et les autres, qui ont reçu le nom de ce même César. Alors Rome devint la maîtresse du ’ r
monde entier. Alors fut fondée la grande Ecole des Stoïciens, à laquelle succéda b École des Péripatéticiens, avec Aristote, son J*
i. Pieiire d’Abano, ibid., ms. cil., fol, 12’1, col, d, el lïil. isô, col. a.
