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L’ASTRONOMIE ITALIENNE

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» Mais cette opinion est vraiment à l’opposé de ce mouvement, car ce mouvement n’est pas uniforme et lie dépasse pas dix degrés. Alors chaque, étoile revient à sa première place en décrivant un cercle (circuendo). »

Prenant pour exemple l’étoile qui est à la tète du Bélier, Gecco d’Ascoli explique comment elle décrit un petit cercle autour d’uu point situé sur l’équateur ; puis il ajoute : « De ce mouvement, se meuvent toutes Les autres étoiles. »

Déjà nous avions entendu Ristoro d’Arezzo insister avec complaisance sur cette idée fausse qu’au cours du mouvement d’accès et de recès, toutes les étoiles décrivent des petits cercles égaux ; de cette opinion erronée, nous axions retrouvé une indication en Lisant Pierre d’Abano ; nous ne saurions nous étonner d’en rencontrer un souvenir au commentaire de Cecco d’Ascoli. Celui-ci conclut en ces termes ;

« Ce mouvement des étoiles se réduit à ceci : l.a sphère des étoiles tourne autour de deux points qu’on nomme pôles ; mais ces pôles ne sont pas bien fixes ni bien fermes ; ils titubent, s’inclinent et se relèvent comme le fait une barque en mer. » Ce n’est point, à coup sûr, cette vague comparaison qui pourrait donner au Lecteur nue idée quelque peu précise du mouvement d’accès et de recès.

Le commentaire de Cecco d’Ascoli se termine par des considérations sur la possibilité des miracles ; ces considérations semblent fort éloignées des opinions professées par Guido Bonatti et par Pierre d’Abano. « IL y a, dit-il, deux causes universelles, la cause première et la cause seconde ; Dieu est la cause universelle première et proprement dite ; le Ciel est la cause universelle seconde. Or la cause première a, sur ce qui est causé, plus d influence que la cause universelle seconde... Ainsi Dieu pourrait faire que les êtres inférieurs demeurassent en leur essence propre lors même que les orbes des corps supérieurs seraient modifiés et bouleversés. » Subordonnée de la sorte à l’action directe de Dieu, l’influence céleste perd le caractère hérétique qui, souvent, la marquait dans les traités des autres astrologues italiens. Cecco clôt, d’ailleurs, son commentaire par cette formule d humble soumission :

« Si in hoc meo scripto el in omnibus aliis inveniuntur aligna non bene dicta, ipsa omnia cor reclioni Sacra sanette Romanæ Ecclesite et meipsu/n submitto. »

La seule lecture du commentaire ne nous laisserait donc pas deviner quel fut le sort de l’auteur.