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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

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Lk astronomie latine au moyen âge

du moins, ce qui parait résulter d’un passage qu mi peut lire en sa Sp/wr&,

Une théorie, dont nous aurons à parler dans un prochain chapitre, voulait que la terre et Peau fussent deux sphères excentriques l’une à l’autre ; les adversaires de cette théorie objectaient a ses partisans la forme parfaitement circulaire que l’ombre delà terre affecte dans les éclipses de Lune ; à quoi les partisans de la théorie répliquaient que cette ombre est seulement celle du corps formé par l’élément terrestre, l’eau étant si transparente qu elle ne portait aucune ombre ; on leur répliquait qu une faible épaisseur d’eau suffit à absorber la lumière, et Ton invoquait l’expérience des plongeurs.

Une autre doctrine, sans nier que l’ensemble de la terre et de l’eau fut un corps sensiblement sphérique, affirmait que le volume de Peau est beaucoup plus considérable que celui de la terre. Andalo mêle les deux théories ; à la seconde, il oppose l’argumentation qui valait contre la première, non sans Lavoir fâcheusement modifiée.

« Quelques-uns, dit-il ont pensé que la sphère de l’eau était excentrique à la sphère delà terre, en sorte que ces deux sphères ne fussent pas décrites sur le même centre ; dans la région qui, par rapport au centre de la terre, est opposée au centre de l’eau, la terre semble être au-dessus des eaux. » D’autres ont prétendu que des vapeurs, soulevées dans le sein delà terre par la chaleur du Soleil, ont produit des soulèvements de la surface terrestre ; ces soulèvements ont formé une sorte de renflement qui s’étend jusqu’au dessus du niveau des eaux et qui émerge.

» D’autres enfin disent (pie la terre (d l’eau ne forment qu’une seule sphère et que toute Peau se trouve contenue dans des cavités dont la terre est creusée ; il nous semble que cette dernière opinion doit être affirmée de préférence aux autres, et cela pour les raisons suivantes :

» Considérons, en effet, la grandeur du diamètre solaire, qui contient cinq fois et demie le diamètre de la terre, et trmms compte de la distance qui est entre la Terre et le Soleil, soit lorsque cette distance est la plus grande, soit lorsqu elle est la plus petite.

  • > Calculons aussi la grandeur ou la petitesse de 1 ombre que la

i. Andalüni ue Nigko /’rnc/uO/x x/jerr ; Cap. III : De upinionibus ipsi us aqur. Ms. cil., fol. 2, coll. a et b.