Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
297
L’ASTRONOMIE ITALIENNE

dépourvue de tout mou veinent, parce tpi elle est la plus éloignée de l’Aine du Monde ; elle se meut, cependant, niais d mie manière insensible, en sorte qu’on la regarde comme immobile ; quant aux sphères intermédiaires, (’lies sont mues plus vite ou plus lentement selon qu elles sont plus proches ou plus éloignées de 1 Ame du Monde. On voit alors (pie, par suite de ce retard plus ou moins grand, les sphères qui se trouvent au dessous de la neuvième semblent se mouvoir en sens contraire, c’est-à-dire d’Occident en Orient, bien qu’il n’en soit pas ainsi. C’est de la sorte qu ils sauvaient les diversités observées dans les mouvements apparents de ces sphères. Ils ajoutaient qu il n’y a point d’inconvénient à ce qu’une seule el même intelligence, qu’ils disaient être l’Amc du Monde ou de l’Univers, informât toutes les sphères, tant corruptibles ([u incorruptibles, pas plus qu’il n’y a d’inconvénient à ce qu’une seule et même forme informe toutes les parties de mon corps, puisqu’elle est l’àme de mon tout. » Contre ce système, Prosdocimo fait valoir les objections suivantes :

« Bien qu’à première vue, cette opinion ail quelque apparence, elle ne contient pas la vérité.

» En premier lieu, si elle était vraie, ce mouvement de retard se ferait sur les pôles du Monde ; toute étoile, donc, tant lixe qu’errante, qui ne se trouverait pas sur l’équateur, décrirait toujours, par son mouvement diurne, un seul et même parallèle à l’équateur ou, ce qui est la même chose, un seul et même cercle équidistant de l’équateur. Nous ne verrions donc pas le Soleil tantôt voisin du zénith, comme il arrive au début de notre été, lorsqu’il se trouve au commencement du Cancer, et tantôt très éloigné du zénith, comme il arrive au début de l’hiver, lorsqu il se trouve au commencement du Capricorne. 11 en serait de même de toutes les autres étoiles, lixes ou errantes... Mais cela est absolument faux, comme nous l’enseigne l’expérience ; partant, ladite opinion, dont se déduit cette conséquence, est rendue, par là, absolument fausse. »

11 est clair (pie la véritable théorie d’Alpétragius n’aurait rien à craindre d’une semblable objection, contre laquelle elle s’était mise en g*ardc.

Les autres objections formulées par Prosdocimo sont peu claires ; i) est bon, (•(‘pendant, que nous les reproduisions et que nous les considérions un instant.

« Si cette opinion était exacte, on ne pourrait sauver les diversités des niouveiqents des auges des planètes ; on ne pourrait