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L’ASTRONOMIE ITALIENNE

miques iniques qui se rencontrent, dans l’œuvre d’Averroès ; ainsi en est-il au passage suivant qui concerne l’ordre des astres errants. « Certains prétendent que le Soleil, de son mouvement propre, sc meut plus vite que Vénus ou Mercure ; tandis donc que les Astronomes placent le Soleil au-dessus de Vénus et de Mercure, ils le mettent, eux, immédiatement au-dessus de la Lune ; parla, il serait universellement vrai que les vitesses ou les lenteurs des planètes sont dans le même rapport (pie leurs distances à l’orbe suprême ; de telle sorte que plus une planète serait distante de l’orbe suprême, plus vite elle sc mouvrait du mouvement propre de son orbe ; la vitesse du mouvement de Saturne, par exemple, serait à la vitesse du mouvement de Mars comme la distance de Saturne au premier orbe serait à la distance de Mars à ce même orbe ; et ainsi des autres. Selon l’opinion des astronomes, au contrairej, cela lie serait pas universellement vrai ; il y aurait exception pour le Soleil qui est placé plus près de l’orbe suprême (pie Vénus et Mercure, bien qu’il se meuve plus vite. La cause en pourrait être, au dire du Commentateur, «pie le Soleil possède une plus grande puissance motrice que Vénus ou Mercure. » Comment Gaëtan ne conteste-t-il pas le point de départ de toute cette discussion, et ne déclare-t-il pas que le Soleil, Vénus et Mercure ont même moyen mouvement ’.’ Il le doit savoir, cependant ; il île parait pas ignorer ce que les astronomes enseignent à ce sujet, car il ajoute tout aussitôt :

« Quoiqu’il eu soit, les astronomes, auxquels, en cette partie, nous devons, de préférence, accorder notre croyance, attribuent l’ordre suivant aux sphères des planètes, et assignent à leurs mouvements propres les durées (pie voici :

« Immédiatement au-dessous de la huitième sphère, ils placent la sphère de Saturne qui accomplit son mouvement propre en trente ans ; puis vient la sphère de Jupiter qui parfait sa circulation en douze ans ; alors se place la sphère de Mars <[ui fait une révolution complète en deux ans ; ensuite se trouve la sphère dit Soleil, sous laquelle est la sphère de Vénus, et sous cette dernière celle de Mercure ; ces trois sphères accomplissent leur révolution à peu près en un an ; au rang le plus infinie, se trouve la sphère de la Lune qui accomplit sa circulation en un peu moins d’un mois. »

Gaëtan ne cesse, d ailleurs, de marquer qu’on doit préférer les enseignements de l’Astronomie ptoléméenne aux indications i. Gaietani Qp, latul., lib. 11, tract. II, cap. IV ; éd. cil , fol. Z(5, col, b.