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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

croire que l’esprit humain avait atteint l’intarissable source où il lui serait désormais permis d’étancher sa soif ; ils ont pu penser <rue 1"intelligence possédait enfin la théorie, si ardemment souhaitée, où tout ce «pii est trouve sa place, et découvre sa raison d’être.

Celui qui recevait ainsi, de la Philosophie péripatéticienne, le plein contentement de son désir de tout comprendre, ne pouvait manquer de laisser éclater, en louanges enthousiastes, son admiration pour une telle doctrine et pour l’homme qui l’avait conçue.

Ces sentiments d’admiration sans borne pour Aristote et pour son œuvre sont ceux qu’exprimait Averroès :

« Aristote a composé d’autres livres “sur la Physique, la Logique et la Métaphysique ; c’est lui qui a découvert ces trois doctrines et qui les a achevées. 11 les a découvertes, car ce qu’on trouve de cette science dans les écrits des auteurs plus anciens n’est pas digne d’être considéré même comme une partie de cette doctrine ; et l’on peut sans hésitation déclarer qu’il n’en contient pas même les principes. Il les a achevées, car aucun de ceux qui sont venus après lui et jusqu’aujourd’hui, c’est-à-dire pendant quinze cents ans, n’y a rien ajoute ; nul non [dus n’a découvert, dans ses paroles, nue erreur qui eût quelque importance. Qu’une telle puissance se soit rem ontrée en une individualité unique, cela est miraculeux et étrange. Bien que celte disposition se soit trouvée dans un homme, elle est. digne d’être regardée comme divine plutôt qu’humaine. »

« Il est le prince * dont tous les autres sages qui sont venus après lui tiennent leur perfection, alors meme qu’ils dilièrent en l’interprétation de scs paroles et des conséquences qui s’eu déduisent. »

1, Averrois Corduhensis ht Arishdrhs libros de phgsica audiht co/n/netdaria magna. Proœmium.

Plusieurs des textes que nous allons citer se trouvent réunis dans 1 ouvrage suivant : Pierre Mandonnet. 0. P.9 Siffer de Brabant (Etude critique), pp. r53~i54 {Les Philosophes Belges. Testes et Etudes, L VL Ltmvaïu, uj 11). L’onvrage du R. P* Mandonnet comporte une seconde parlir, intitulée : Slaer de Brabant (Testes inédits). Celle seconde partie forme le l. VII de la collection : Les Philosophes Belges, elle a paru A Louvain en 1908. Ces deux parties sont une seconde edi lion, très remaniée et augmentée de : Pierre Mandonnet, O. P., Sigerde Brabant et V Anerraïsme latin au XI LE siècle {Collée* tanea Friburgensia, K/// ; Fribourg. L’ouvrage du R. P, Mandonnet doit être lu et médité par quiconque veut comprendre.dans toute son ampleur, la lutte qui s’est déchaînée, durant la seconde moitié du xm® siècle, entre le Péripatétisme averroïste et l’orthodoxie ch retienne. 2. Averrois Cordubensis Libellas seu epistola de ronne.rione inlelleetus humani cum homme.