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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

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Ceux donc qui, pour juger !’Aristotélisme, pou-

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clés qui eussent entravé le développement de la Science positive. La Science expérimentale avait, il est vrai, préparé cette œuvre ; mais elle n’avait pu la conduire jusqu’au complet achèvement. L’observation des mouvements célestes, en effet, avait acquis assez de certitude et de précision pour assurer les savants que le cours des astres ne se soumet pas aux Lus qu Aristote lui voulait imposer ; mais l’étude des mouvements qui ^accomplissent ici-bas était encore trop confuse, trop peu précise, trop douteuse pour que la Physique péripatéticienne en put redouter quoique contradiction formelle.

n’avaient d’autre guide que la Science expérimentale, ne vaient guère se montrer plus sévères que Ma imonide ’ ; il fallait bien accorder que les principes du Stagi ri te s’étaient trouvés incapables de raisonner correctement sur tout ce qui est dans le Ciel ; mais ils se croyaient en droit d’ajouter* : <* Tout ce qu’Aristote a dit sur les choses sublunaires a une suite logique ; ce sont des choses dont la cause est connue et qui se déduisent les unes des autres, et la place qu y tiennent la sagesse et la prévoyance de la Nature est manifeste. » « Tout* ce qu’Aristote a dit sur tout ce qui existe au-dessous do La sphère de la Lune, jusqu’au centre de la Terre, est indubitablement vrai ; et personne ne saurait s’en écarter, si ce n’est ce lui q ni ne le comprend pas ou bien celui qui a, d’avance, adopté des opinions erronées et qui vont repousser les objections qui renversent ces opinions erronées.

» Mais à partir de la sphère de la Lune et au-dessus, tout ce qu’en dit Aristote ressemble, i ’ _ conjectures. »

La Science d observation avait donc pu chasser péripatéticienne du monde céleste dont elle avait lois ; elle ne la pouvait bannir d’un monde sublunaire qu elle maîtrisait pas encore. *

Et, d’ailleurs, (die ne pouvait suffire seule au progrès de Science positive, car Le développement de celte Science et, particulièrement, de l’Astrononiie requérait une révolution théologique. Toutes les philosophies helléniques, qu’elles s’autorisassent du nom de Platon ou bien du nom d’Aristote, s’accordaient en une même affirmation ; pour elles, la surface intérieure de l’orbe de la à peu de choses près, â de simples

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i. Moïse jœn Maimoun, dit Maïmoniiœ, Le guide des égarés. Deuxième partie, ch- XXIV ; trad. S Munk, t. Il, pp. lûj-igô. a. Moïse Maimonide, Opt Deuxiïqpe partie^ ch, XXII ; tract. Muuk, L IL pp. i ?9-’8o.