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Lune partageait T Univers en deux régions qu’il était connue impossible de comparer Finie à l’autre, Sous la concavité de l’orbe de la Lune, tous les êtres étaient soumis à la naissance, au changement el à la mort. Au delà, au contraire, les astres, les corps des sphères célestes, les âmes et les intelligences (pii les mouvaient étaient immuables et éternels ; au-dessus de la sphère de la Lune, tout était divin. *
Ambitieusement, Aristote s’était cru capable de spéculer sur la nature divine, assez exactement pour en déduire les principes de L Astronomie ; plus modestes, Ptolémée et Proclus avaient jugé que semblable entreprise passait les forces humaines ; ils avaient pensé que l’astronome se devait borner a combiner des mouvements qui sauvassent les phénomènes, sans prétendre deviner comment les êtres célestes les réalisent. Mais les uns et les autres se trouvaient d accord pour proclamer la nature divine des astres. Les philosophes monothéistes musulmans ou juifs, les Avicenne et les Maimonide, n avaient guère, à cette Théologie astronomique, apporté qu’un changement de mots ; refusant le 110m de dieux aux intelligences et aux âmes qui meuvent les cieux, ils leur avaient seulement accordé le titre d’anges. La surface interne de l’orbe de la Lune n en demeurait pas moins la commune frontière de deux régions de P Univers entre lesquelles 1 homme instruit des choses divines reconnaissait un prodigieux disparate.
Or si le système de Ptolémée avait pu accorder que les astres fussent des êtres sans analogie de nature avec ceux du Monde subi tinairc, il n’en pouvait pas aller de même du système de Copernic. Celui-ci devait essentiellement consiste]1 en cette affirmation que la terre et l’ensemble des éléments forment une masse analogue de tous points à 1 un quelconque des astres errants. Si donc la Terre n’est mue ni par un dieu ni par un ange, si, sans cesse, tout y naît, change et meurt, il faut quil en soit de même de Mars,
système, il fallait qu’on effaçât jusqu’aux derniers vestiges de Jupiter ou de Saturne. Pour qu’on put admettre ccs divinités astrales (pie toutes les philosophies antiques avaient adorées, qu’on anéantit jusqu’à ces anges, moteurs des astres, que les Musulmans et les Juifs leur avaient substitués. 11 est donc bien vrai que T adoption de la théorie de Copernic, condition essentielle du progrès de la Science positive, exigeait, avant tout, une révolution théologique.
Si les spéculations philosophiques sur les intelligences et les éiues qui meuvent les cieux fussent demeurées isolées de toute ce
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