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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

cr oyait avoir besoin d’emprunter à Aristote et à scs successeurs, c’étaient surtout les sciences qu’on appelait encycliques, encyclopédie, et qui formaient la partie inférieure ci accessoire de la Philosophie. Dans l’Ecole d’Ammonius, Aristote prend partout la première place et en dépossède Platon ; il occupe la scène, tandis que la dialectique platonicienne, avec les dogmes Idéologiques de l’Égypte et de la Chaldée, n’apparaît qu’au second plan. » Partout la Philosophie péripatéticienne, si longtemps subordonnée au Platonisme, le domine et l’éclipse. Tel est le spectacle que nous offrent les écrits qui nous restent d’Ammonius et de ses principaux disciples, Simplicius, Jean Philopon, et ce David d’Arménie qui traduisit dans sa langue maternelle tous les ouvrages d’Aristote, et fut ainsi un des premiers à fonder dans les écoles d’Orient l’empire durable de la philosophie péripatéticienne ». Mais qu’on n’aille pas exagérer la portée de cette réaction plus apparente que réelle ; lEcolc d’Athènes et 1 Ecole d Alexandrie, après avoir longtemps affiché le Platonisme, portent maintenant l’enseigne de P Aristotélisme. Leurs maîtres, au lieu d’exposer les dialogues de Platon, enserrent leur pensée dans le cadre de commentaires aux livres d Aristote, commentaires fort analogues, en apparence, à ceux des péripatéticiens tels qu’Alexandrc d’Aphrodisias ou Thémistius. Mais un Thémistius est souvent plus platonicien que péripatéticien ; mais de même que Porphyre, pour résoudre les questions platoniciennes, usait de principes péripatéticiens, de même, à Athènes, Simplicius élucide, modifie ou rejette les pensées d Aristote après qu il les a comparées doctrines pythagoriciennes et platoniciennes ltamascius, ou bien

Ptolémée ; et Jean Philopon, dans Alexandrie, ments mêmes de la Physique péripatéticienne, afin de donner, sur le vide et le mouvement des projectiles, les enseignements des Stoïciens ou de soutenir, contre Proclus, la durée limitée du Monde qu’affirme sa foi chrétienne. L’inscription gravée au fronton de l’Ecole a pu changer ; mais l’esprit est demeuré le même ; par la comparaison, la synthèse et, lorsqu’il le faut, la transformation des divers systèmes, cet esprit aspire à l’unité philosophique.

Cette recherche d’une doctrine où viendraient s’harmoniser les plus précieuses pensées de Platon et d’Aristote, c est elle encore qui a donné naissance à la dernière œuvre originale du génie hellénique, à ce livre que nous étudierons tout à l’heure plus en détail, sous le titre apocryphe de Théologie d’Aristote qui nous aux

de son maître

aux vérités établies par l’Astronomie de

sape les fonde-