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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

rance des théologiens. Chez les uns comme chez Les autres, d’ailleurs, c’est d’abord sous la forme néo-platonicienne que la phisolophie antique séduira les esprits, L’avènement du Péripatétisme intransigeant sera l’effet d’une réaction ; accomplie par Averroès chez les Musulmans, cette réaction sera surtout déterminée, chez les Juifs comme chez les Chrétiens, par la lecture des œuvres de ce Commentateur, en sorte que le nom dAverroïsme lui sera justement donné,

Les Arabes ont été tes premiers à recueillir la tradition du Néoplatonisme hellénique ; voyons par quels intermédiaires (die leur est parvenue*

Deux écrits néo-platoniciens, faussement attribués au Stagirite, paraissent avoir joui, auprès des premiers penseurs arabes, d’une vogue particulière ; ce sont le Livre des Causes et la Théologie d’Aristote ; examinons rapidement les doctrines que ces deux livres ont transmises de la sagesse hellénique à la sagesse islamique.

LeLwre des Causes fut connu dès le xne siècle par les écolâtres de Chartres qui le reçurent comme œuvre d’Aristote ; Gilbert de la Porrée le commenta, Albert le Grand, à son tour, en a inséré une exposition dans un écrit qu’il a intitulé Liber de causis et processa universitalis a Causa prima ; à ce propos, il a. dit1 comment, scion lui, cet ouvrage avait été composé ; les indications qu’il donne, sans être exactes de tout point, nous fournissent des renseignements fort utiles.

« Acceptons des Anciens, dit Albert, tout ce qu ils ont dit de bien au sujet des causes premières. Avant nous, un certain David le Juif l’a réuni ; il l’a extrait des opinions d’Aristote, d’Avicenne, d’Algazel et d’Alfarabi ; il l’a ordonné sous forme de théorèmes auxquels il a, lui-même, adjoint un commentaire, connue Euclide semble l’avoir fait pour la Géométrie ; de même, oïl effet, que le commentaire d’Euclide sert à prouver le théorème qui est posé, i, Tabula Tractatuufn Parvorum nat ural ium Alberti Marsi Episcopi Ratispo. deordine Predicatorum. De Sensu et Sensato. De Memoria et Renùniscentia. De Somno et Vigilia, De Motibus anirnalitim. De etate sive de Juventuleet Senecfute. De Spiritti et Respirations. De Morte et Vdat De Nutrimenlo et Nittrlbili. De Nat ara et Origine anime. De In ita le intellect us contra Averroem De intcllectu et utfelligibili. De Nalura Locorum. De Causis et praprietatibus Etement or uni. De Passionibus A cris. De Veyetabilibus et Plant is. De principiis m ot ti s pi ’ocess iv i. De Caus is et proces s u n n ivers il a t is a Ca usa prim a. Ape<■ u t tut i Astronomicwn de Libris licitix et iilicitis. Colophon : Vcneüis nnpensa heredura quoudam domini Octaviani Scoii civîa Modoetiensis : ac suciorurn. Die la Marti î 1317* — Liber Serti iid us de (jitisis Pu tri s Fratris Alberti, * J.)e termina tione causarum primariarum* Tract. I : De potentiis et virtutibus earum. Cap. I : De nomme quu antiqui appeliaveruut libruna de cauâis primams* Ed, cit», fol. igg, cûil, b, c et d.