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LES SOURCES DU NÉO-PLATONISME ARABE

humbles, celles qui contiennent les formes intellectuelles les plus particulières, u engendrent plus la connaissance qu’en des Ames périssables dont la génération assure seule la perpétuité spécifique.

L’Ame, à sou tour, accomplit son opération, et cette opération consiste à produire les choses sensibles L L’Ame « imprime des choses corporelles, et c’est pourquoi elle est la cause des corps ». Cette operation donne lieu a des remarques toutes semblables à celles que nous avons faites touchant l’action de l’intelligence sur l’Ame. Les formes intelligibles, unes et immobiles, que contenait 1 Intelligence s’imprimaient en 1 Ame sous forme de connaissances diverses et mobiles. De meme, les impressions que FAme produit dans les corps, et (pii constituent les choses sensibles, sont aüectées de multiplicité, car les corps sont étendus, et de mobilité, car F Ame n’agit sur les corps qu’en les mettant en mouvement. Mais au sein de l’Ame, les choses sensibles ne sont point ainsi faites ; elles n’y sont ni étendues, ni en mouvement ; elles y sont d une autre manière, qui n’est point corporelle et (pie le Livre de# Cames nomme exemplaire. Donc, en Faction de l’Ame sur les corps, comme en Faction de Fhitelligence sur FAme, nous retrouvons ce même caractère : L’impression, qui est une et immobile au sein de la cause qui la produit, est diverse et mobile dans le sujet qui la reçoit.

A la hiérarchie descendante des âmes -, correspond une hiérarchie descendante des forces et des biens qu elles reçoivent de la Cause première par 1 intermédiaire de l’intelligence première et des intelligences subordonnées : delà, dérive une hiérarchie descendante parmi les choses sensibles que ces âmes produisent. Les Ames éternelles imprimeront, en des corps indestructibles, des mouvements éternels et uniformes ; les âmes soumises à la génération et a la corruption transmettront les mêmes imperfections aux corps qu elles animent et aux mouvements qu’elles leur communiquent.

L action d une cause seconde n’est possible, nous l’avons vu, que si 1 action de la cause qui est au-dessus d elle s’exerce en même temps ; ce n est pas, d’ailleurs, directement, que s exerce Faction de la ( anse supérieure, mais indirectement et par 1 intermédiaire meme de 1 action de la cause intérieure ; dans cette dernière action, donc, on peut distinguer deux éléments, deux actions partielles i* rfe Cattsis, XIV ; éd. cit., fol. 79. coi. a. à. Zaôôr de Causis* V ; éd. cit., fol. 73, col. c. DÜHEM.

T. IV.

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