Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
343
LES SOURCES DU NÉO-PLATONISME ARABE

313

ov, dit-il1, dp diilcrc-t-il pus de l’oooda ? L’être, , tandis que FoutIo.

1

XO

LES SOURCES DU NÉO-PLATONISME ARABE

Au cours de ce passage, nous venons de voir Proclus employer comme exactement synonymes les quatre termes xo ov, 70 etw, r, oya*ia ? y, qu’011 rendrait, en latin scolastique, par <w, ea.svq fiswntia, et, en français, par é/rc,

subsistance. Ges quatre termes servent indifféremment a désigner un même ellet, l’effet produit par la cause qui joue le rôle de père, par la cause qui crée. Cet effet s’oppose à tû siSo ;, à la forme ; la forme, c’est reflet propre des démiurges, des causes qui 11 ont pas le pouvoir do créer, niais seulement de façonner ; l’être précédé la forme ; c’est lui que les démiurges façonnent et diversifient en y imprimant la forme*

Plus nettement encore que Proclus, Plotin avait enseigné que l’être ou essence, c’est le sujet, le support que les diverses formes et actualités viendront compléter et diversifier, Plotin se demande quelle différence il y a entre l’être, xi ov, et ce qu’il désigne par le terme r, owia, ternie qu’il faudrait, pour rendre la pensée de Fauteur, traduire tantôt par substance et tantôt par essence*

« L’être,

n’est-ce pas ce qui est dépouillé de tout le reste est l’être pris avec les autres choses, avec le mouvement, le repos, la ressemblance, la différence ? Toutes ces choses ne sont-elles pas les éléments de l’oima ? L’ouo-ix n est-elle pas le tout, taudis que l’être, xqqv, est une des parties de ce tout, que le mouvement en est une antre, et (pie telle autre chose en est encore une autre ? » Après discussion, Plotin rejette cette opposition entre l’être et Fovcria, et il propose la conclusion suivante : « L’ûj^iz (pii possède l’ètre à litre principal cl avec le moindre mélange, nous dirons ici que c’est la véritable ous-ia (T/// yàp o’jTiav exêÏ xupUüTEpçv xzl àplvÎTTEpûy iyoyo-av xo ov eïvat ûùo-’zv). Elle est au nombre des diverses sortes de l’être (6>ç iv oiaçopaï ; ovxoc)-

» Quand à celle qui est postérieure à l’addition des actualités, nous la regarderons comme une soi-disant oua-îa (MàXÀov Sè [iexà nooTO’Zxz ; evcovsUov, Xîvrjtxévr.v oimav). Celle-ci semble être un compléinciit de l’être ; mais l’addition dont elle résulte et son défaut de simplicité en font plutôt un appauvrissement de l’être dont elle est déjà dégénérée ».

Sous l’influence de ces enseignements de Plotin et de Proclus, les Néo-platoniciens en vinrent à ne plus employer le mot oùo-ia i. Plotini Ennemis //œ lih. IV, cap. 1 ; éd. Didot, 1855, pp. 86-87*