C’est sans doute parmi les contemporains de Jean du Sicile, de Guillaume de Saint-Cloud et d’Henri Bate de Malines qu’il nous faut placer Pierre de Dacie.
Pierre de Dacie (Petrus de Dacia) est l’auteur d’un commentaire, sur l’Algorismus de Joannes de Sacro-Bosco. Selon M. G. Eneström[1], le surnom de Philomène, Philomena, aurait été, on ne sait pour quelle raison, donné à ce mathématicien. Ce même surnom était parfois attribué au commentaire qu’il avait composé, témoin ce titre : Commentum Petri de Dacia dictum Philomena super tractatum Algorismi[2]. Dictum, il est vrai, pourrait, par la faule du copiste, avoir été mis pour dicti ; de telles fautes n’étaient point rares ; nous allons immédiatement en rencontrer un exemple.
Que le commentaire sur l’Algorismus ait été composé à Paris, nous en trouvons la preuve dans l’incipit et dans le desinit d’un manuscrit de la Bibliothèque de Munich, étudié par Curtze [3] : « Incipit commentum magistri Petri de Dacia, bono compotista (sic), in villa Parisiensi, super textum algorismi… » — « Explicit scriptum super algorismum editum a magistro Petru Daco, bono compotista, in villa Parisiens, et conscriptum per me fratrem Theodoricum Ruffi ordinis fratrum minorum in Gronenberch ibidem lectorem Anna domini Millesimo CCCCoXLVIII. Decima nona die Februarii. »
Pierre de Dacie est ici nommé bonus compotista ; en effet, il s’occupait d’Astronomie et avait composé, comme Guillaume de Saint-Cloud, un calendrier perpétuel ; on possède une relique de ce calendrier ; c’est un fragment très bref [4] (il ne tient que deux pages)
- ↑ G. Eneström, Anteckningar on matematikern Petrus de Dacia och haus s’crifter (Ofversigt af Kongl. Vetenskaps-Akademiens Förhandlingar, 1885, pp. 15-27 ; 65 70 ; 1886 pp. 57-60). — Petri Philomena de Dacia In Algorismum vulgarem Johannis de Sacrobosco commentarius. Una cum Algorismo ipso edidit et praefatus est Maximilianus Curtze, Professor Thoruniensis. Sumptibus Societatis Regiæ Scientiarum Danicæ. Hauniæ, MDCCCXCVII.
- ↑ G. Eneström, Op. laud., loc. cit., 1883, pp. 20-21. — G. Eneström, Ueber den ursprünglichen Titel der geometrischen Schrift des Jordanus Nemorarius (Bibliotheca Mathematica, 3te Folge, Bd. XIV, 1914, p. 83-84).
- ↑ Maximilian Curtze, Op. laud., pp. VII-VIII.
- ↑ Bibliothèque Nationale, fonds latin. ins. no 15125, fol. 8, ro et vo. Inc. : Quere inter numeros in superiori parte istius tabule Expl. : Et sciendum est quod dies et hore incipiunt in media nocte precedente.