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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

qui se termine par cette mention : Explicit canon super kalendarium magistri Petri de Dacia. Deo gracias.

Le canon qu’expose ce petit écrit n’est autre chose que la règle selon laquelle on doit user d’ne table qui est jointe à sa première page et qui a pour objet de trouver les jours auxquels, chaque année, correspondent les lunaisons. Elle est ainsi intitulée : In ista tabula sunt quatuor linee sive cicli ad sciendum que littera est primacionis lune, et hoc per annos domini. La première des années qui figurent dans cette table est 1292 ; c’est très certainement la date de composition du calendrier de Pierre de Dacie.


VI


JEAN DE MURS


Construire des instruments, les appliquer à des observations précises, discuter l’exactitude des tables existantes, en drosser de nouvelles, combiner des canons qui en règlent l’emploi, telles sont proprement les besognes de l’astronome. Nous avons vu Guillaume de Saint-Cloud s’adonner à ces diverses œuvres et exceller en quelques-unes d’entre elles. D’autres, après lui, vont, à l’Université de Paris, garder la tradition qu’il a inaugurée.

La collection manuscrite où nous avons déjà lu diverses pièces de Jean de Sicile et de Guillaume de Saint-Cloud nous présente un autre opuscule[1] qui commence en ces termes :

« Il est des questions dont la connaissance tout entière est contenue dans une expérience faite une fois pour toutes et qui, d’ailleurs, ne se reproduira jamais de la même manière ; en ces matières, nous ne pouvons nous fier au témoignage des auteurs de l’expérience, si ce n’est d’après ce qui se trouve écrit dans leurs ouvrages ; c’est là que les observations des faits reposent d’une manière immuable, comme au sein du trésor de la Sagesse. »

De ce trésor constitué par les observations des astronomes qui l’ont précédé, l’auteur tire une pièce qu’il décrit avec soin ; et c’est la détermination de l’obliquité de l’écliptique et de l’époque de l’équinoxe de printemps faite, en 1290, par Guillaume de Saint-Cloud.

Cette observation a une importance capitale ; elle permet de soumettre a un contrôle précis des tables telles que les Tables

  1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms nos 7281, fol. 158, vo, afoL 160, Io.