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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

la volonté,

èt re. A 1 a

à être tout

de se pro-

par rien

» Mais que la génération des choses résulte de la bonté du principe, ce n’est pas à dire qu elle soit lelfct d’une volonté bienfaisante, Les mots de bon et de bonté ne signifient ici, comme presque partout dans TAntiquité païenne, que la perfection intrinsèque dans laquelle consiste le bien et non le désir ou chez un être, de la perfection et du bien d’un autre vérité, tout ce qui existe tendant, par sa nature même, ce qu’il peut être, cette pensée ne pouvait manquer duire, qu’aussitôt qu’un être n’est plus empêché d’étranger, aussitôt que, parvenu à sa perfection et affranchi du besoin, sa nature se développe librement, il sc répand et se communique de tout son pouvoir. Tel est le sens de la maxime de Platon, tel est celui de la preuve que Plotin en donne, et qui est la loi universelle de la reproduction. De cette idée à cette autre que la bonté d’un être consiste précisément à vouloir le bien de tous les êtres, que la bonté véritable et la ne font qu’un, en d’autres termes, que la perfection et l’amour soûl une seule et meme chose, il n y avait qu un pas ; mais ce pas, il n’était pourtant pas donné de le faire ni a la Philosophie platonique ni à aucune autre de l’Antiquité païenne. » Écoutons, par exemple

commentaire au ftwiier Alcibiade f développe sa théorie de P amour.

« Toutcc qui est aimable, dit-il b est désirable ; l’amour, en effet, c’est le désir robuste et véhément de quelque chose ; et quiconque aime désire quelque chose dont il a besoin. » Dieu donc, qui ne connaît pas la privation, qui n’a besoin de rien, ne saurait aimer. L’amour ira toujours de l’inférieur au supérieur, non du supérieur à l’inférieur ; il ne descendra jamais ; toujours il montera.

« Nous ne devons mettre ce dieu qu’est l’amour, dit Proclus -, ni parmi les premiers des êtres, ni parmi les derniers ; nous ne devons pas le mettre parmi les premiers^ car ce qui est aimable , en quels ternies Proclus, dans son

1. Marsilii Ficini en grœcis Proci.i cowwen/fl/’Zi.s* ûi Plalonts primurn (fndeæ eorum quaehoc in libro habenlur. , Proclus i/a PZa/o-JHCttxra Aleibiadem de anima, alque dœmone^. Venetiis in ædibus Aldi et Andreæ. MDXVL Fol. 34, — Pour la description de cette édition, v. p. 340. note 1). — Piiocli Phii.osophi Platonici Ojiera inedt7a qnœ prirnus olim e codd. mss. Parîsinis Italieisque int/grcwercU nanc seca/idis curts eznendauit et auxil Victor Cousin. Partsiis, Aug. Durand, MDCCCLXIV. Cûh 583+ 2. Procli On. Za«cZ. ; trad. Eicin, éd. ciL, fol. 24, v° ; édf Cousin, 186b colt. 355-356.