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LES SOURCES DU NÉO-PLATONISME ARABE

est. au-dessus de 1 Amour ; nous ne devons pas le mettre parmi les derniers, car ce qui aime participe de l’Ainour ; il nous faut donc placer F Amour entre ce qui est aimable et ce qui aime ; il nous faut affirmer qu’il vient apres le Beau, mais qu’il précède tous les autres êtres qui aiment. »

« Les oracles sacrés, dit encore notre auteur nomment cet Amour le dieu qui domine toutes choses et qui unit toutes choses.... (X Amour, Diotimc l a appelé le grand Démon, parce qu’il remplit l’intervalle entre les êtres qui sont aimés et les êtres qui, par FAmour, se précipitent vers les premiers. L’être qui doit être aimé, en effet, revendique le premier rang ; l’être qui aime se tient au troisième rang a partir de l’objet aimé ; F Amour, enfin, s’attribue le rang intermédiaire entre ces deux-là ; il rassemble et relie l’un à l’autre ce qui désire et l’objet de son désir ; le moins parfait des deux, il le remplit du meilleur ». « Aussi les oracles 2 ont ils désigné le feu de cet Amour par les paroles que voici : C’est le feu apte à conjoindre, dont la flamme a, la première, jailli hors de 1 Intelligence. 11 part de rintelligence, et tous les êtres qui se trouvent, au-dessous de cette Intelligence, il les relie à elle et les attache entre eux ; tous les dieux, il les conjoint, à 1 intelligible Beauté ; il unit les démons aux dieux ; il nous unit, a notre tour, aux démons et aux dieux.L’Amour tient le milieu entre l’être (pii aime et l’objet aimé, comme le démon entre 1 homme et le dieu ; et ce rôle d intermédiaire établit, entre FAmour et le démon, plus d’un trait commun. » Il est donc clair (pie Proclus, avec tout le Paganisme, voit toujours dans F amour uu désir qui monte de l’inférieur vers le supérieur, jamais une bienveillance qui descende du supérieur vers l’inférieur.

I*. Kavaisson pensait3 que, pour trouver quelque mention d’un amour de Dieu à l’égard des êtres inférieurs, il la faudrait chercher dans certains écrits théurgiques, par exemple dans celui qui est intitulé J/yvzère.s /‘Jr/y/zZ/ç/ts, c/e-s C7taZ(/ëe ;ts eZ f/es *. Dans ces écrits, d’ailleurs, la doctrine de l’amour divin ne serait, sans doute, à son avis, qu un emprunt lait aux idées chrétiennes ; ce n est pas le seul, tant s on faut, qui se rencontre en de tels livres. 1. Piiocij O/J. ZtnnZ. ; trait, l icin, éd, cît., fol. 25, r° : cul. V. Cousin, coll. 371-374.

2. Procij O/k Ztrur/., ed. , Cousin, colL 3y3-37(>. — De ce passage, la traduction de Alarsile Hein ne donne tpi’nne paraphrase abrégée, 3. E, Kavaissox, Op. pr

4 /ra/c r ev/’H/a g«ae Zjuci/i Mro /tutie/i/ur. Iamblichus Je wryaZerüs. Kgyptiuruifi. Chatdœf/rtirn^ Assi/i iorum... Veneliis in aedibusAkli cl Àndreae ; MDXVL

— Pour la description de cette édition, v. p, 34®, note 1 . DU H KM. — T. IV . 23