Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
357
LES SOURCES DU NÉO-PLATONISME ARABE

i.i :s soi mis jh nk<>-j*i.ato.x]SJ1k ahahi

î ;>7

Dieu. Transfigurant l’une des plus profondes pensées de Proclus, Denys en tire un commentaire magnifique des enseignements de Saint l’a ni et de Saint Jean.

Mais le Bien suprême que Denys contemple ne serait pas encore le Dieu des Chrétiens si son amour pour les créatures, en déterminant les créatures à aimer le Créateur, ne les pressait pas de s’aimer les unes les autres. Ouvrons encore le traité Des noms diebis. lin meme temps que les rayons du cercle se rapprochent du centre, ils se rapprochent les uns des autres ; « plus ils s’unissent au centre plus ils se conjoignent entre eux ; plus ils s’éloignent du centre, plus ils divergent. » Née de l’amour du Bien suprême pour les choses, l’aspiration des choses vers le Bien suprême doit s’accompagner d une tendance des choses les unes vers les autres. Au double mouvement que nous avons décrit, mouvement de descente des choses d’en haut vers les choses d’en bas, mouvement d ascension de celles-ci vers les objets supérieurs, nous de vous joindre un troisième mouvement amoureux qui a pour objet d’unir entre eux les êtres situés au même niveau. C’est ce que Saint lliérothée exprime en cet hymne2 : « Qu’est-ce que l’amour ? Qu’il soit divin ou angélique, qu’il soit spirituel, animal ou qu’il siège eu la matière inanimée, nous dirons que c’est une force ou une puissance qui a pour cllet 1 union et le mélange. Cette force meut les choses supérieures atin qu’elles pourvoient aux choses inférieures ; les objets qui sont de même ordre, elle les meut vers une mutuelle communion ; enfin les choses inférieures, elle les tourne vers celles qui sont au-dessus d’elles. »

Denys répète presque textuellement ces paroles*. Il insiste à plusieurs reprises sur la pensée qu elles renferment. « C’est en vue du Beau et du Bien, écrit-ilc est à cause du Beau et du Bien que les choses inférieures aiment les objets supérieurs et se tournent vers eux. C’est pour la même raison que les choses de meme ordre aiment leur semblables et s’unissent à elles. Que les objets les plus élevés aiment les moindres et exercent envers eux mu1 providence, que chaque être s’aime lui-même et tende à se conserver, c’est par désir du Beau et du Bien que Ions les êtres veulent et font ce que nous leur voyons vouloir et faire. » Le Bien suprême, en donnant naissance au mutuel amour des 1. I h un ys.il Ahbqpagitæ /Je (liuiiiis nomiitibux Cap. V, ’art 6 : éd. cil * t I P- M J ‘

2. DioxYtiii A UEO P AGITE Op. laud., Cap, IX , iirt. 15 ; éd . rit. s t. t, pp. 568-56ij. 3. ihosvsn Areopagit.e Op. laud.t Cap, IV, art 12 ; ed, cit.T t I, p. 566. V Hionysii Areovagit.e Op. laudCap. IV, ail. 10 ; éd. rit,. t+ L p. 563.