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LES SOURCES DU NÉO-PLATONISME ARABE

« Les dieux, dit-il1, possèdent le bien par leur essence même ; ils ne peuvent être causes de ce (pii est mauvais ou injuste. Si donc on vient à prouver qu’à la suite de prières adressées aux dieux, quelque adversité est injustement advenue à un homme, il nous en faut chercher les causes hors des dieux et des volontés lionnes. Au cas où nous 11e les trouverions pas, nous ne devrions, de ce chef, rien attribuer aux dieux qui soit indigne de la nature divine et de la connaissance certaine de la divine bonté, connaissance innée à nos intelligences. En cela, sans aucun doute, tous les Grecs et tous les Barbares sont du même avis. » Or, des maux, les espèces sont diverses et discordantes ; il convient donc de ne les pas rapporter à une cause unique, mais à des causes différentes. »

Parmi ces causes des diverses sortes de maux, on pourra mentionner. tout d’abord, les démons méchants.

« En outre, les diverses parties corporelles du Monde ne sont pas dénuées de toute force ; plus elles surpassent notre corps en grandeur, en beauté, en perfection, plus aussi leurs forces et leurs actions surpassent les nôtres. Chacune de ces parties possède donc ses forces particulières, différentes des forces des autres parties ; elles produisent des actions diverses Vers chaque particule, de toutes les parties qui composent le Monde, descend une action multiforme ; cette action y descend fort aisément à cause de la similitude entre les puissances ; dans la hiérarchie de ces puissances, on effet, chacune d’elles correspond à celle qui la précède, surtout lorsqu’on outre, le patient se trouve accomodé à l’agent. En vertu, donc, des propriétés nécessaires des corps et des ensembles, résultent, en certaines particules, des effets qui sont mauvais à ces particules, bien qu’ils soient salutaires aux ensembles ; ces effets sont d’accord avec l’harmonie de FLnivers, encore qu’ds soient nuisibles à certaines parties du Monde, soit à cause du mélange qui tend à les abaisser, soit par suite de la faiblesse naturelle aux choses d’ici bas, soit parce que ces parties ne sont pas exactement proportionnées les unes aux autres. « Ce n’est pas seulement le corps du Monde, qui a un grand pouvoir ; c’est aussi la nature de ce même Monde ; la concorde entre choses semblables, la discorde entre choses dissemblables produisent une foule d’actions.

« Ainsi donc la réunion d’une multitude de choses au sein do cet être animé unique (pii est le Tout, les puissances si nombreuses 1. Iambi.ichi ()/). /aud., Cap. XXXI ; rd. cil., fol. 14, r° et v°.