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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

ët si diverses qui s’exercent dans le Monde, tout cela n’a pas, sur les parties, la même action que sur les ensembles, à cause de la faiblesse qu’ont donnée aux parties une distribution et une division poussées à l’extrême. Lamitic, l’amour, la commune tendance, les autres semblables puissances qui sont des actions pour les ensembles, deviennent des passions pour les parties. Ce qui, dans l’intelli gence divine, est espèces cl raisons toutes pures, participe déjà, dans la nature de ITnivers, d’une certaine indigence matérielle ; an sein des choses singulières, cela devient tout a lait informe» Mes choses qui sont unies an sein des ensembles, se trouvent séparées et discordantes dans les êtres particuliers. Quelques particules sont détruites, afin que les fonts, constitués selon la nature, soient conservés ; quelques parties sont écrasées et comprimées, pendant que 1rs ensembles, qui sont nés de ces parties, demeurent exempts de toute passion

» Ce ne sont donc pas les dieux qui nous apportent les maux, mais les natures et les corps placés dans la dépendance des dieux. Ces natures memes et ces corps, ce ne sont pas des influences mauvaises, mais de bonnes influences, et salutaires au Monde, qu ils envoient ici-bas ; mais ceux qui reçoivent cette influence la transforment par le mélange el la perversité qui leur sonl propres, à tel point que ce qui est reçu se trouve être de condition contraire à ce qui a été donné

» Le qui descend du ciel en vue du bien se trouve souvent détourné vers le mal. Le Monde est un être animé unique ; ses diverses parties ont beau être distantes dans l’espace, elles n’en sont pas moins portées les unes vers les autres eu vertu de leur nature qui est une. bailleurs, la force même qui met la conciliation (huis le Monde et qui est la commune cause de toute mixtion, tire, par sa propre nature, les diverses parties les unes vers les autres ; il peut, arriver que, par certains artifices, cette attraction, cet appétit mutuel soit accru d une manière désordonnée. La force de conciliation qui est infusée en toutes choses est bonne par elle-même ; partout, elle est mie cause d’enlacement, de communion, d harmonie, d’amour mutuel ; elle est la cause de Lun ion du Monde ; toutes ces choses sont et se font sous l’empire du principe chargé de contenir f Univers. Mais dans les parties, a cause de leur distance mutuelle et de leur distance aux dix ers ensembles, à cause de leur nature débile et indigente, c’est par une commune passion que cette force accomplit le rapprochement ; aussi arrive-t-il maintes fois qu’un appétit trop vif s’y trouve engendré. L art peut s’emparer1 de cette force de réunion qui se