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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

connaisse en elle-incme les choses qui procèdent d dle et qui doivent revenir à elle. »

L’acte par lequel T Intelligence connaît les choses, identique à l’acte par lequel elle les produit, est absolument exempt de toute division et de tout changement ; non seulement on u y peut rien distinguer cranté rieur et de postérieur dans le temps mais on n’v peut pratiquer aucune division logique ; eu notre mode de connaître, nous connaissons d’abord l’existence, le comment, tq 5vi, d’une chose, puis la raison d’être, le pourquoi, rè Suivi, de cette chose ; dans le Monde intelligible, tel que F Intelligence le connaît, cette succession logique n’est plus4 ; connaître qu’une chose existe, c’est, en même temps, savoir pourquoi elle existe ; au sein de l’intelligence, to ort et tg oiovi sont identiques ; c’est d’une même vue que l’intelligence saisit la chose qu’elle produit et qu elle se saisit elle-même, cause et raison d’être de la chose produite. Ici, nous voyons la Logique dos Seconds analytiques prêter son langage précis à la Métaphysique du des Causes, De L Intelligence, idée pure en T uni té de laquelle résident toutes les idées du Monde intelligible, naît T Ame du Monde. L’Ame du Monde est forme pure :ï, exempte de toute matière, réceptacle de toutes les formes séparées.

Bien que 1 Ame du Monde doive être comptée au nombre des substances divines, elle est intermédiaire entre le Monde intelligible et le Monde sensible ; elle est la lin des essences intelligibles et le principe des essences sensibles ; elle est douée simultanément de deux manières d’être ; Tune, plus noble, convient au Monde supérieur ; l’autre, plus humble, au Monde inférieur Par la puissance de Tlntelligence dont elle est la créature, TA me universel le informe la matière première. « Forme dépourvue de matière s, elle est le principe de toutes les formes spirituelles et corporelles... . Cette Aine universelle est douée du pouvoir de produire des formes dans la matière naturellement simple et informe. Car il ne lui est pas donné de produire des formes autrement qu’en cette matière simple et antérieure à la création 1. Auîstotelis fheo/of/^j HIj. il, cap. U ; éd* iSig, foL fh recto ; éd. 1072, fol. 9, verso.

2. Aristotelîs 7’Atfo/o^/w, lib. Y, cajj. VI ; éd. loi. 26, reclo et verso, et Fol. 27, recto ; éd, 1072, fol. 44j verso, à fol. ^7, recto. 3. Ahistgtelis lib. XIII, cap. Vl ;éd. 1119, fol. 8c, recto ; éd. 1572, fol. 132, verso,

4. Aristotelîs Theologicfi lib. VU. cap. V ; éd. 1019, fui. 33, recto ; éd. 1072, fol. 58, verso.

j. Amstotblis /YtcoMÿm, lib. XIIf, cap. 1 : éd. iouj, fol. 8o, recto ; éd. 1672, fol. 132, verso*