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LES SOURCES DU NÉO-PLATONISME ARABE

Momie intelligible, son exemplaire, son crcala)..... Ainsi son œuvre, qui est la Nature, apparaît, douée de forme, au sein de la matière naturelle. » La Nature est. dans le Momie sensible, ce que l’Intelligence est dans le Monde intelligible ; elle précède les diverses substances sensibles qui sont susceptibles île génération et de corruption 1 ; elle en est le principe.

L’est par la puissance de LIntelligence que l’Ainc produit la Nature2, en sorte que LIntelligence est, en définitive, la cause créatrice de la Nature. De même, les substances intelligibles sont les principes qui engendrent les substances sensibles :t. Le Monde sensible est ainsi l’image du Monde intelligible dont il tire son existence et sa beauté. Tout être qui se rencontre dans le Monde sensible a, au sein du

modèle parfait, vivant et incorruptible ♦. Cette procession descendante qui va de l’Un au Verbe, du Verbe à l’intelligence, puis à F Ame du Monde, à la Nature et, enfin, aux choses du Monde sensible, ne déroge pas, en ses lignes générales, du plan <lc la Philosophie néo-platonicienne et, en particulier, de la Métaphysique de Proclus ; entre celle-ci et ce que la Théologie d’Aristote vient de nous enseigner, les distinctions ne sont guère que des nuances. La Théologie place le erbe et LIntelligence plus haut encore, si possible, que ne l avait fait Proclus ; elle les met plus près de la Cause première, afin que sa Trinité ressemble davantage à la Trinité chrétienne. D’autre part, plus nettement que Plotin et Proclus ne l’avaient fait, elle marque le caractère intermédiaire de l’Ame du Monde ; elle ne la laisse pas tout entière au nombre des substances célestes ; plus encore que Proclus. elle affirme que le rôle de cette Ame est double et que la partie inférieure de ce rôle oblige l’Ame à plonger dans le Monde sensible.

Mais déjà, dans celte Métaphysique imitée de Proclus, un être s’est introduit qui va nous ramener à la Métaphysique d’Aristote ; cet être, c’esl la Matière première, informe et incréce. Voici, en effet qu’à la doctrine, issue des méditations des Néo-platoniciens, dont nous venons de lire l’exposé, va sc souder doctrine issue des principes péripatéticiens.

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intime ment une

1. Akistotei.is Theologia, lib lit, cap. V ; êd. i5iy, fol. 16, recto ; éd. 1072, fol. 2.5, verso*

2. Aiustotelis lib- I, cap. VI ; éd. i5hj3 fol. 4» verso ; éd. 1572, fol. 7, verso.

3. Aiustotelis rheoZtn/ia, lib* 11, cap. III ; éd* ioiQj fol- 3a, verso ; éd. 1572, fol. 07, ver su.

4* Aristotelis 7’/it ?ûZo(jfZa, lib. VIII, cap. 111 ; éd. 1019, fol. 35, verso ; éd. 1372, fol. 65, verso, et fol. 66, recto.