Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/389

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
383
LES SOURCES DU NÉO-PLATONISME ARABE

(jette Ame, issue du Monde intelligible et supérieure au Destin, est-elle unique, est-elle la même pour tous les hommes ? Jamblique ne le dit pas ; mais le langage qu’il nous a fait entendre se conforme trop exactement à celui des Eanéades pour que nous hésitions à lui attribuer, eu sa plénitude, la doctrine de Plotin. (jet enseignement de Plotin parait, d’ailleurs, nous lavons dit, s’être grandement inspiré de celui d’Alexandre d’Aphrodisias ; comme Alexandre, Plotin fait de la partie supérieure de 1 âme humaine une Intelligence commune à tous les hommes, éternelle et de nature divine.

LA THÉORIE DE (.INTELLIGENCE HUMAINE (Sttitc). — THÉMISTIUS. — DIGRES-SION SUR LA DISTINCTION ENTRE l’ESSENCE ET LA SUBSTANCE SELON LES NÉO-PLATONICIENS PAÏENS ET SELON LES PÈRES DE J." ÉGLISE. En faisant de l’intelligence en acte un être divin ’, Alexandre avait-il exactement interprété la pensée d Aristote ? Thémistius ne le croit pas3 ; il pense qu’« Aristote regardait l’intelligence active comme étant quelque chose de nous ou simplement nous-mêmes. I o’jt em pzbaUütfaG’Uaî., oti ït

TA f

T, TjU7.<. i :

Si, d’ailleurs, Thémistius

1,»

T.tAWV 7’.

WJ’. O’.£7Xl 70V 7701.7,71X07 VO’JV

félicite

Aristote de n’avoir pas mis

l’intelligence active au rang des dieux, ce n’est pas qu’il veuille refuser à cette Intelligence une existence éternelle, séparée de la matière, unique en tous les hommes ; bien au contraire ; il lui semble (pic si h Intelligence active ne présentait pas ces caractères, les hommes ne pourraient admettre tous, spontanément, les mêmes notions universelles ; que le maître ne pourrait amener son disciple à concevoir les idées qu’il conçoit3 ; mais ces caractères ne lui paraissent pas suffisants pour que l’intelligence active soit appelée divine ; sinon, les Intelligences qui meuvent les corps célestes devraient, elles aussi, être comptées comme autant de divinités. Thémistius reproche encore à Alexandre de s être écarté sur un autre point de l’enseignement d’Aristote. Au dire d’Alexandre, t. Alexandre d’Aphrodisias, loc. cil., éd* cit,, p. il3. 2. Themistii /// /t’6ros . irAs/o/r/Êv Je anima parop/irns/s. Z. (Arislolelis lib. 111, cap. V). Kdîdit Ricard us Heinze, Beroliiù, MCCCIC ; p. io3, 3* Thémistius, /oc. cit. ; éd. cit*, pp. io3-io4»