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LES SOURCES DU NÉO-PLATONISME ARABE

ambigu, que le mot oùsvx n’v garde pas toujours le même sens. Et en effet, nous avons entendu* Plotin appeler notre attention sur cette ambiguïté, nous avertir que le mot outix est susceptible de deux significations.

L’une de ces significations est, au gré de P Auteur alexandrin, la signification propre ; ûùœixest alors synonyme d’être, toqv ; « cette oÙG-ia véritable possède l’être à titre principal et avec le moindre mélange. » A cette première et véritable oùs-ia, viennent s’adjoindre des actualités (svépve’.a’.) que Porphyre et Proclus, employant Je langage d’Aristote, nomment des formes (s’.otJ. Déterminée par ces actualités, Poûo-la véritable se transforme on quelque chose de plus particulier, d’inférieur, à quoi Pon donne encore, mais improprement, le nom doubla.

Cette détermination de l’existence pure et simple peut être plus ou moins étroite ; elle peut donner une espèce ou un individu ; dans le premier cas, les derniers Néo-platoniciens, dont Saint Jean Damascène nous a fait connaître la terminologie précise a, diront que Foucria, spécifiquement déterminée, est devenue une coucti ; ; dans le second cas, ils diront que l ouai*, individuellement déterminée, est devenue une

Mais ces distinctions précises n’avaient pas cours encore au temps de Plotin el de Porphyre, ni meme au temps de Proclus. Nous voyons, par exemple, Proclus opposer 3 ce qu’il nomme le corporel, le sensible ou bien encore louai* subdivisée à 1 oueda incorporelle ; en celle-ci même, il distingue deux degrés ; le premier est le degré qui correspond aux fîmes, le degré animal ; il le nomme la disposition (oiàxoagov) animale ou la nature de l’âme ; le degré plus élevé comprend les ouada’. intelligibles. Il est clair qu’en ce passage, les mots oùaia, suai ;, âwtxosqwv sont pris comme synonymes.

Proclus ajoute que la disposition animale se donne à elle-même son mouvement el ses activités (auroxlvrjov xxl j, que son oitéTTûtŒi ; est en elle-même et vient d’elle-même ; au contraire, le bien qui se trouve dans Poùaix corporelle est un bien subdivisé, acquis, dérivé, qui tient sou d’un fondement étranger. Il semble bien qu’en ce passage, le terme raoŒTacriç soit opposé au terme où’Tia, pour désigner l où^ix déterminée par certains mouvements et certaines activités qui en font une espèce définie. 1. Wde sw/jra, p. 343.

2. Wde sh/mvi, p. $441

3. Procli Cnm/nentarnnn ifi Platonis primurn Alcibiadem {Procli philosopha pla/nniei Opéra inedi la, Ed. Victor Cousin, Paris, 18Ü4 î coll. 52U-û2i)+