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LES SOURCES DU NÉO-PLATONISME ARABE

de la même façon que les philosophes Néo-platoniciens dont Saint Jean Damascène nous a fait connaître les règles Ceux-ci, rappelous-le, distinguaient trois notions, de plus en plus particulières, à chacune desquelles ils faisaient, correspondre une dénomination choisie une fois pour toutes. Le plus haut degré d indétermination appartenait à Fouoaa, car ce nom désignait l’existence pure et simple (50 uvat, v* rr >■

■j-apç’.ç).

L’oucia, informée et spécifiée par les différences spécifiques, devenait la nflMrér (t ;  ; la nature désignait essentiellement la même notion que F espèce proprement dite, l’espèce spécialissime (to stô’.xwTZTOv sïSoç).

La nature ou espèce, à son tour, se subdivisait en individus dont chacun recevait le nom de û-wtxœ’.ç.

JF-

Selon Saint Jean Damascène, les Pères de 1 Eglise ont trouvé cette classification trop subtile, trop inutilement compliquée ; ils se sont attachés à la simplifier ; mais, par là, entre leur langage et celui des philosophes néo-platoniciens, ils ont introduit un disparate, source de malentendus.

Les docteurs chrétiens refusent d’établir une distinction entre Foucria et la « Le mot essence, où<>ia, disent-ils, exprime l’idée d’existence (to dvxû : le mot nature, suai ;, 1 idée de naissance (tg Ttsçuxé’m) ; or, être né ou exister, c’est tout un (tq oê slvat xai tq TTSS’Jxévat -aurov ia’Ti). »

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Ils vont donc identifier les sens des deux mots oûcia et ?6ori ;. Par l’un on J autre de ces deux mots, ils désigneront ce que désigne tout nom commun, comme auge, cheval, chien et autres semblables. I ni d’autres termes, Fo^cria ou cécnç ne sera pas autre chose (pie l’espèce spécialissime (to siüixtüTaTov Fexemple d’Aristote, ils identifieront les deux mots ca/jccz ? (sïoo ;) et /or/ne f « L’c.v^cctî et la forme désignent la meme chose (pie la — H xai 70 eIog ; tô aùzo o-rçpaivÊ’. tz, » Ainsi, au gré des Pères, Q’jyia, yocr- ;, sloo ;, seront quatre termes synonymes qui exprimeront une seule et même notion. De cette notion, il faudra distinguer avec soin celle que désigne le terme ûr’jarrowiï. Est û-ûerTaoa ; tout ce qu’on marque d’un 110m propr< comme Pierre ou Paul, toute chose individuelle qui subsiste par elle-même. L’j-ottxîi ;, c’est donc FauTia accompagnée des accidents qui la particularisent et la singularisent, « ouaia eï3o ;). D’ailleurs, à

i. S. Joannis Dàmasceni / o/rv rognitiionis sive /Jiu/eclica, cap. XXX [Joannis Damasgevi Orm ont nia. A courante J. P. Migne. T. i (Palrnloy i(t> yrœcœ 1. XC1V), coJL 589-596J, lïf/e supra, p,344-