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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

fXEta TjfiêeÊ^xoTtûv, » Ainsi « c’est à la chose particulière que les Pères de 1 Eglise ont donné le nom d individu, de personne ou de

— To 8e jxepixov exàÀeo’av àtojxov xat Trpéaozrcov xal Ûkoctzûutlv, »

Lotte distinction si tranchée entre les significations des deux mots ourla et ne s’introduisit pas d’emblée dans le langage de la Théologie chrétienne ; pour les plus anciens Pères, les deux termes étaient synonymes ; ils servaient également à désigner toute chose individuelle et réellement subsistante. Selon Socrate le Scolastique celui qui s’avisa le premier de séparer le sens du mot otma du sens attribué au terme û-tzottxs-i ;, ce fut Osius, évêque de Cordoue. En 324, Constantin avait député Osius a Alexandrie, afin qu’il apaisât, le différend entre A vins et Alexandre, évêque d Alexandrie ; c’est au cours de cette mission que 1 évêque de Cordoue s avisa de distinguer Fouaia de la afin de réfuter plus aisément l’hérésie de Sabellius le Libyen touchant la sainte Trinité,

Mais s il est un Père qui se soit minutieusement appliqué à définir les significations de ces deux termes, à poser avec précision les règles que Jean de Damas nous fait connaître, c’est assurément 1 illustre contemporain de Thémistius, Saint Basile. Dans une lettre sur le mystère de la divine Trinité, adressée à ‘iù1 L ?

son frère Grégoire de Nysse, Basile écrit 2 : « Parmi les noms, il en est qui se disent de choses multiples et numériquement différentes les unes des autres ; ils ont, en quelque sorte, une signification plus universelle ; tel le mot Ao/zm/é ?. Celui qui prononce ce nom désigne, par là, la commune nature (xowz, çixn ;) ; par ce mot, il ne détermine pas un certain homme, un homme que ce nom désignerait en particulier, Pierre, en effet, n’est pas davantage l’homme qu’André, Jean ou Jacques. Comme la signification d’un tel nom est douée de communauté, qu elle s’étend semblablement à tous les êtres qui se trouvent compris sous ce nom, elle a besoin d’être subdivisée, afin que cette subdivision ne nous fasse plus connaître l’homme en général, mais Pierre ou Jean. Aussi certains noms ont-ils une signification plus particulière qui ne nous fait plus considérer, dans ce qu’ils désignent, la communauté de nature (r, xotvorr, ; r7Éç mais la détermination dune certaine chose (r tivq ; KEptvpaoz) : 1. Sochatis Scholastici /Jistoria ecclesiastiect, lib. III. cap. VIII (PwZro/ogiœ f/rœcœt accurante J. P. Mijne. L LXVII, colL ^93-3gZ|L 2. S Hasilii Æp/s/oZœ, classis I, epist. XXXVIII, 2 et 3 [S. Basxlh Opéra. Accurante J. P. Mignt T. IV (Pafrologiœ ffrœcœ t. XXXII) coll. 325-328]*