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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

de Peurbach, de Thomas Bradwardine, de Nicole Oresme et de Jean de Gemunden ; Ivo Scoeffer l’a publié séparément à Mayence en 1538.

Les abrégés de Musique et d’Arithmétique dont nous venons de parler [1] préparaient Jean de Murs à la rédaction d’un grand traité qui embrassât à la fois les principes de la Science des nombres et les applications de cette science. Cet ouvrage, il l’intitula : Opus quadripartitum numerorum sive de mensurandi ratione. Il y mit la dernière main le 13 novembre 1341 comme nous l’apprend la formule qui le termine [2] :

« Tempus est autem finem debitum huic operi statuamus, quod in quatuor libros una cum semilibro uno distinction est.

» Laus et lionor, motus (?), gloria, potestas sit summo Deo, a quo omnis sapientia derieatur, qui me serrum sinon ad terminum attulit preoptatum. Actum anno Domini Jhu 13 χρί, 1343, 9bris 13 die, orto jam Sole, initia Serpentarii exeunte, Luna quoque in Libra, in fine prime faciei, secundum veritatem tabularum illustris principis Alfonsi regis Castelle que composite sunt ad meridiem Toletanum.

» Explicit quadripartitum numerorum magistri Johannis de Muris. »

Quatre livres et un semiliber composent, Jean de Murs vient de nous le dire, son grand traité sur la Science des nombres. Les trois premiers livres et le semiliber sont consacrés en entier à l’Arithmétique pure ; l’Arithmétique appliquée fait l’objet du quatrième livre, celui, peut-être, dont la lecture intéresse le plus l’esprit curieux de pénétrer la science du Moyen Âge. Six traités forment ce quatrième livre. Le premier traité, De moventibus et motis, expose avec clarté, mais avec une confiance excessive, les règles de l’inadmissible Dynamique d’Aristote. Le second, De ponderibus et metallis, fait connaître les propriétés des corps flottants et apprend à déterminer les poids spécifiques ; inspiré par un petit ouvrage qu’on donnait alors sous le nom d’Archimède, il demeure souvent inférieur à son modèle. Les quatre derniers traités portent les titres suivants :

De monetis, scilicet de arte consolandi ;
De sonis musicis ;
Quœdam quæstiones delectabiles ;
De arte delendi.

  1. On a également, de Jean de Murs, un écrit sur la Trigonométrie [Maximilian Curtze, Urkunden zur Geschichte der Trigonometrie im christlichen Mittelalter (Bibliotheca mathematica, 3e série, t. I, 1900, pp. 413-416)].
  2. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 7190, fol. 100, vo.