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perfectionne l’âme sensitive jusqu’à ce qu elle l’ait amenée à la plénitude absolue. En retour, celle-ci l’excite à la connaissance des choses sensibles et la pousse à la science des choses intelligibles, en tant qu’elle doit recevoir cette science de 1 Intelligence active, de l’intelligence première. »
Évidemment, l’auteur de la Théologie d’Aristote s’inspire de la théorie de l’âme qu’Alexandre d’Aphrodisias avait développée ; mais à cette théorie, il apporte une modification essentielle. Pour Alexandre, le Noü ; ~o,.rir’.y.6 ;, être divin, était immortel ; mais cette Intelligence active n’avait, avec F intelligence matérielle de chaque homme, qu’un lien temporaire, établi au moment où l’intelligence matérielle entrait en acte, et rompu aussitôt après ; abandonné par le Neôç —fj’.r/r’.xôî, le voù ; û/.’.xô ; ne survivait pas au corps.
Pour la Théologie d’Aristote, l’union de Intellectiis agens et. de V Intel ledits possibilis esl indissoluble, en sorte que l’éternité de l’Intellectiis agens entraîne l’immortalité de l’Ame raisonnable. Cette immortalité a sa cause dans un être divin, unique ; mais c’est l’âme raisonnable de chaque homme qui est, par elle, conservée, tandis que la mort du corps entraîne la destruction des âmes inférieures ; si donc la cause qui rend l’âme immortelle est unique pour tous les hommes, l’immortalité, semble-t-il, n’en est pas moins personnelle ; la distinction des âmes individuelles subsiste après la mort.
Ne parait-il pas légitime d’attribuer à line influence chrétienne cette correction qu’apporte la Théologie à l’enseignement d Alexandre ?
Et cette Théologie d’Aristote ne sc montre-t-elle pas comme
une bien puissante tentative pour fondre en une doctrine unique les trois métaphysiques de F Aristotélisme, du Néo-platonisme et du Christanisme ?
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DUHEM* — T- IV*