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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

LE NÉO-PLATONISME ARABE

I

LES NÉO-PLATOMC1ENS MUSLLMAXS

« Les Arabes, a dit Renan ont accepté la culture grecque telle qu elle leur a été transmise. Les livres qui expriment le plus exactement cette transition sont l’apocryphe 77<éo/oj/ir rf’jlm/ote, que Ton pourrait croire composée par un Arabe, et ce livre De Causis, dont le caractère indécis a tenu en suspens tonte la Scolastique. La philosophie arabe conserva toujours l’empreinte de cette origine ; l’influence des Alexandrins s’y retrouve à chaque pas. )>

Jusqu’au temps, en effet, où Averroès prétendra remet Ire en honneur le Péripatétisme rigoureux et intransigeant, la Philosophie arabe poursuit l’effort du Néo-platonisme ; elle s etlorce de concilier dans une harmonieuse synthèse la pensée platonicienne, la pensée aristotélicienne, et les dogmes que 1 Islamisme avait empruntés au Judaïsme et au Christianisme. Quatre noms vont personnifier, pour nous, ce Néoplatonisme arabe ; ce sont ceux d’Al Kindi, d’Al FârAbi, d Avicenne et d Al Gazâli. Ces quatre philosophes se sont succédé dans le temps de Jç telle façon que la vie de l’un commençât à peu près lorsque la vie de l’autre venait de finir ; leur enseignement a, de la sorte, rempli près de trois siècles.

Vakoub ben Ishàk al Kindi mourut, croit-on, vers l’an 870 de J-(L 11 fut surnommé le Philosophe des Arabes, Fallasuuf el Arab- ; il est, en effet, comme le chef de cette lignée de penseurs à laquelle la Chrétienté dut, en grande partie, la connaissance de la Sagesse hellénique.

i. E. Renan, Are/vors et rAuerrulsme, Paris, i85a ; pp. T0" ?1a. Bon Carra de Vaux, Paris, 1900 ; p. 80.