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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

fondements des doctrines qui contredisent au dogme musulman ; il écrit son Tehdfut el Paldsifah, sa Destruction des Philosophies, qu’Averroès tentera do réfuter eu composant le 7ehd/ut el Tehdfut, la De-shv/eZÏoft de la destruction.

Pour le moment, c’est l’œuvre d’AI Gazâli philosophe qui retiendra notre attention et que nous aurons à rapprocher de l’œuvre d‘Al Kindi, d Al Fàrâbi et d’Avicenne. Plus tard, nous retrouverons dans Al Gazûli l’adversaire de la pensée néo-platonicienne. Comme les Néo-platoniciens hellènes, dont ils sont les héritiers directs, les Néo-platoniciens musulmans exposent une Métaphysique où les enseignements d1 Aristote se mêlent avec ceux de Platon. La synthèse de ces deux pensées leur devait paraître d’autant plus aisée à obtenir qu’ils possédaient déjà les ouvrages où les sages de l’École d’Alexandrie et de l’Ecole d’Athènes avaient tenté de la produire, et que certains de ces ouvrages, tout imprégnés de doctrines platoniciennes, leur étaient parvenus sous le nom d’Aristote. Telle était cette Théologie, mise en arabe, vers l’an 84(1, par Ibn Nftïmah d’Emesse, et dont Al Kindi lui-même revit la traduction. Aussi, lorsqu’ Al Fâràbi écrit un traité sur L’harmonie entre Platon eZ bon nombre des thèses qu’il attribue au Stagirite et qu il concilie avec renseignement de Platon sont-elles tirées de la Théologie d’Aristote

A quel point les philosophes de l’Islam étaient, sur la véritable pensée du Stagirite, induits en erreur par la lecture de tels apocryphes, nous le pouvons connaître par cet écrit d Al Fêrâbi sur L’harmonie entre Platon cl Aristote <

1. lion Carra de Vaux, AtJiœnne, pp. n3-iM. 2. Cet écrit est publié en arabe dans la collection suivante : Alfarabi’s philosophisehe Abhandlungen a us Lan douer, Leidener tmd Berliner Handschriflen herausgegebert von If Eriedrich Dieterici ; Leiden, 1890. Il est traduit en allemand, avec les autres pièces de la même collection, dans : Alfarabi s yî/uïoso/ï/iisc/ie AéZiowZZw/u/e/i, ans de/n Aratnsrhen ül/crsetst von l)r l ’a Dieterici. Leiden, 1892. Ces collections renferment les écrits suivants : 1, /dharmonie entre Ploton et Aristote (Die Harmonie ztoischen Ptaio und Arisfoteles).

IL Le Zra/ïé des tendances de ta Métaphysique d’Aristote, par le second Maître (Die von den Trndonzen (1er Aristotetischen Afetaphysik von dem zweiten Meister).

III. Zes /noZ : Intelligence Ueber die Bedeutungen des lVorto « JnZeZZecf » (« Vernun/Z

IV. l’raitê d»Oü Nash sur les éhzdes qui sont nécessaires pour préparer à la Philosophie (Abhandlung des Abu Nash aoZ^eWZ^en Vor,s7u<ZZen der Philosophie).

N. Les problèmes fondamentaux <Z’Abou Nash Alfarabi (Die Hatiptfragen von Abu Nash Alfarabi).

VI. Les sceaux de ta doctrine de la Sagesse (Die lUdschctfle der Weisheitslehre ).

VII, Réponses i/’Alfaràbi « quelques questions qui lui ont été posées (Antoivrten Alfarabi’s au/’eÙLseZne uorge/egZe Fragen). VIII* Remorf/ws J’Arou Nasr <swr Zes jugements rrrus eZ sur les jugements