Nous y lisons, pur exemple 1 : « Si l’on fait attention à ce qu’Aristote énonce, au sujet de la puissance souveraine de Dieu, dans son livre intitulé Théologie, on ne salirait douter qu Aristote n ait admis un créateur qui, de rien, a tiré ce Monde. » Nous y voyons s « qu’en son écrit : Théologie, Aristote démontre la présence de FUn au soin de toute multiplicité ». De pareilles méprises, qui mettaient au compte d’Aristote les dogmes judéo-chrétiens ou les enseignements de Plotin, voilaient et masquaient étrangement, aux yeux des sages de l’Islam, la doctrine que le Stagirite avait réellement professée ; mais sous ce voile, cette doctrine, très certainement, leur paraissait autrement belle et aimable que si elle se fût montrée à visage découvert ; ils eussent été rebutés, alors, par la rigide incompatibilité du Péripatétisme avec la Théologie de la Bible et du Coran. Jamais Aristote n’eût conquis, auprès des penseurs arabes, juifs et chrétiens, la prodigieuse autorité dont il a joui, si tout l’effet de l’œuvre conciliatrice accomplie par les Néo-platoniciens ne lui avait été attribué par ceux qui avaient mis sons son nom la Théologie et le Livre fies Causes.
II
LA THÉORIE DE L INTELLIGENCE HUMAINE
La Théologie d’Aristote, donc, et le Livre des Causes, qu’Al Fàrâbi. Avicenne et Al Gazâ.li ont successivement commentés, sont, avec les écrits de Platon et d’Aristote, avec les commentaires d’Alexandre d Aphrodisias, de Thémistius, de Jean Philopon et de Simplicius, les sources de la Philosophie néo-platonicienne des Arabes. De cette Philosophie, nous nous contenterons d’esquisser rapidement quelques thèses, dont nous demanderons presque toujours la connaissance aux livres que la Scolastique latine a possédés ; elles nous apparaîtront ainsi sous la forme même où elles se sont montrées aux Chrétiens du Moyen Age. C’est, d’abord, la théorie de l’intelligence humaine qui retiendra notre attention.
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IX. par Al Kifti fl/eéer AZ/araôi Al-Kifti). Nos citations des Alfàkabi’s A bhandlungen seront toujours tirées de la traduction allemande.
1. Alfahabi’s Ab/iandiunffe/i, p. 87.
2. Alfarabi’s p. 38.