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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

d’une manière

»

de Pair ou de quelque milieu analogue, Fœil voit actuelle, et les couleurs sont vues d’une manière actuelle. L)e même, donc, que le Soleil, par sa lumière, rend actuellement visibles les couleurs qui. dans l’obscurité, n étaient visibles qu’en puissance ; de même qu’il donne une vision actuelle à l’œil doué seulement, dans l’obscurité, d une l’acuité potentielle de voir ; de même l lntelligence active transforme l’intelligible potentiel en intelligible actuel, et d une intelligence en puissance lait une intelligence en acte.

Mais l’œuvre de l’intelligence active ne se borne pas à la formation de F intelligence en acte ; c’est elle, aussi, qui détermine cette intelligence en acte à devenir intelligence acquise, « Après qu’elle a communiqué les formes à la matière1, l’intelligence active s’efforce de réunir ces formes suivant l’ordre qui règne entre elles, de les rapprocher les unes des autres jusqu’à ce qu’elles parviennent à l’intelligence acquise ; c’est dans cette dernière intelligence que la nature humaine est contenue ; en d autres termes, dans cette intelligence que l’homme devient aussi voisin de telligenco active que sa nature le permet » C’est de là, aussi, que dépend le bonheur le plus élevé l’homme soit capable ; c’est en cela, que consiste la vie du parla, l’homme atteint la plus haute perfection, Vexcellence que requiert sa nature, et c’est cela qui est la vie du Ciel ; là, eu effet, la pensée n’est plus occupée de ce (pii siège dans sa propre nature ; son effort tend uniquement à se comprendre elle-même, à comprendre sa nature, sou vouloir, son action, enfin à. comprendre I l il ; pour cela, cette pensée n’a plus besoin ni d’aucun sujet matériel qui lui serve de corps ni d’aucun secours matériel ni d’aucun instrument corporel. »

En cette description de la vie céleste, Al Fârâbi ne dit pas que les intelligences acquises des divers hommes aient perdu leur personnalité, quelles aient conflué dans une Intelligence unique ; il ne semble pas admettre qu’elles se confondent toutes au sein de l’intelligence active, seule exempte de la destruction ; il parait bien leur accorder F immortalité à titre d’intelligences acquises, partant d’intelligences distinctes et personnelles ; par là, sa doctrine paraît se conformera celle de la Théologie (T Aristote, Si éle vée que soit l’intelligence active, elle n’est pas la première des causes qui aient efficacité dans ce monde inférieur. Le passage c’est

Fin-

dont

Ciel ;

i. Alfarabi s 46/iaacZZunÿe/i, p. 77.