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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

active tient sa puissance ne saurait consister ni en corps ni en vertus corporelles, qui tantôt naissent et tantôt périssent. Au traité De la génération cl de la corruption d’Aristote, il est démontré d une manière pleinement satisfaisante que les principes premiers qui agissent sur les corps d ici-bas, qui fournissent, à L Intelligence active, la matière, le sujet de son opération créatrice, ce sont les corps célestes. »

Nous voici donc amenés au seuil de la théorie qu’Al l’éràbi va développer touchant les corps célestes et leurs moteurs. Mais avant d’aborder l’exposé de cette théorie, i) nous faut examiner quel lut le sort, chez, les successeurs de notre philosophe, de son enseignement relatif à l’intelligence humaine.

Cet enseignement, Avicenne et Al Gàzàli l’ont reçu et fidèlement gardé ; leur œuvre parait s’être contentée d’en éclaircir les sages obscurs, d’en renforcer de preuves les affirmations te u scs.

Lisons, tout d’abord, les traités d’Avicenne. « Ce qui distingue 1 * 3 les êtres animés doués de raison de qui en sont dénués, c’est un certain pouvoir apte à saisir les formes intelligibles. Ce pouvoir se nomme âme raisonnable. Il est maintenant d’usage courant de le nommer intelligence matérielle c’est-à-dire intelligence en puissance ou intelligence possible, à cause de la ressemblance qu’il a avec la Matière première  » I/équivalencc établie ici entre ces trois noms : âme raisonnable, intelligence en puissance, intelligence matérielle, trahit déjà Finfluence de la Théologie d’Aristote : de cette influence, la trace se marquera bientôt avec plus de netteté.

« Ce pouvoir, poursuit Avicenne, se rencontre en toute l’espèce humaine- Par lui-même, il ne contient aucune forme ni espèce intelligible, »

Dans cette âme, les formes intelligibles advicnnent par trois procédés distincts :

« Le premier est une émanation ou infusion d’origine divine, pas-

( tou-

ceux

i, A vICEnnæ p/tifosophi prœclarissi mt ae medieorum prmcipis. Compendtum de anima. — De mahad. i. de dispositione seu loeo ad quem revtrlitur homo, vel anima et us post mortern. — Aphorisrni de anima. — De dif/inidonibus et qaeesitis. — De divisione scientiarum. Ab Andrea Alpago Bellunensi philosopho, ac medico, idiomalisque arabici peritissimo, ex arabico in latinum versa, Cum expositionibus ejusdem Andrea1 collectif ah auctoribus arahicis. Oniuia nunc primum în lueem ædila. Venetiis apud Iuntas MlJXLVl. — Avicexnæ ConipeiK/iu/n Je anima, cap. VIII, foi. r«. 2* ZhZeHec/us albeifdani, corruption arabe de ’/Aixés (précédé de Partiale <z/). 3. AMettUe, corruption arabe de uXïj (précédé de l’article al).