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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

a la propriété d’unir

ensemble

de ces êtres qui possèdent, en eux-mêmes, ces espèces intelligi « L’intelligence, on eil’et

plusieurs notions ou de diviser une notion, à l’aide de la synthèse (compositio) et de l’analyse (résolutif)). » Ainsi la connaissance discursive mot en œuvre la connaissance intuitive que l’Ame a, tout d’abord, tenue d’un influx divin.

D’autre part, l’âme sensitive est pleine de perceptions sensibles qu’elle a reçues par l’intermédiaire des divers organes. Les formes ou perceptions sensibles, l’intelligence a le pouvoir4 de les transformer, de les dépouiller de ce quelles oui de matériel et d’en tirer des notions intelligibles qu’elle s’assimile. Travail d’abstraction par lequel, de l’expérience sensible, elle extrait des formes intelligibles ; travail de synthèse ou d’analyse par lequel elle combine ou décompose les intelligibles qui, déjà, résident en elle, ce sont les deux procédés par lesquels, en la plupart des hommes, l àme continue d’acquérir des connaissances, après que l’union avec une Intelligence divine l’a fait passer de la puissance à l’acte et lui a donné l’intuition des premiers principes.

« Toutefois, chez certains hommesi, * 3, les veilles prolongées et une certaine union intime avec l’intelligence universelle ont donné au pouvoir rationnel une telle disposition que, pour connaître et accroître la science, l’Ame raisonnable de ces hommes n’a plus besoin d’aucun raisonnement discursif, d’aucun secours de la réflexion. Cette disposition se nomme sainteté, et l’Ame qui en est douée est dite esprit sanctifié. Cette grâce et cet honneur ne sont accordés qu’aux prophètes et aux apôtres en qui réside le saint. » Si l’on excepte ces hommes exceptionnels, élevés, par la possession intuitive de la vérité, au-dessus de la condition commune du genre humain, l’âme rationnelle ne reçoit, par communication directe avec une Intelligence divine cl universelle, que la connaissance des premières notions intelligibles et des premiers principes ; mais cette connaissance-là, elle ne la saurait acquérir par une autre voie.

Ou est donc la réalité d’où découle, en 1 âme, cette divine émanation ?

a Cette Émanation * on l’Ètre d où provient cette émanation est un de ces êtres qui possèdent, en eux-mêmes, ces espèces intelligibles universelles ; sinon, il ne pourrait pas les imprimer ou les former i, Avicennæ Compendium de anima, cap* VIH ; fol. a4> verso. a. Avicenne, Zoc. efr., fol. s4 ? verso-. 3. Avicenne, Mr. c<Z., fol. a4> verso.

4* Avicennæ Compendium de anima, cap. X, fol. 33, verso, et fol. 34, recto.