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LE NÉO-PLATONISME ARABE

qui est. à elle-même, son propre objet, (le qu’il dit des moteurs célestes subordonnés à celui-là ne sc peut, d’ailleurs, comprendre que si i on regarde chacun de ces moteurs comme étant aussi une Intelligence qui se connaît elle-même et qui connaît le premier Moteur ; tous les commentateurs d’Aristote ont ainsi compris la pensée du Philosophe.

Dans ces chapitres de la Métaphysique, Aristote ne donne pas a ces moteurs intelligents le nom d’àmes ; rien n indique qu’il veuille assimiler les sphères célestes à des êtres animés. Il en est autrement dans un certain passage du Uepl Oùpxvw 1 2 où il n hésite pas à déclarer « que le Ciel est animé et qu’il possède en lui le principe de son propre mouvement. — ’Oo’Oùpavoç Èu’Loyo ; xal ay £>. xw,àpyzv. »

Ces pensées, plus concises que précises et concordantes, sont tout ce qu’Aristote avait, à ce sujet, légué à ses successeurs. Soucieux de délimiter exactement le rôle de 1 intelligence et le rôle de l’a me, les Néo-platoniciens ne pouvaient manquer de s’arrêter à ces pensées ; elles leur suggéraient cette question : Quelle est exactement, la nature des moteurs célestes ? Le sens dans lequel ils l’allaient résoudre est indiqué déjà dans un passage des Ennéades de Plotins.

Selon Plotin,

d’une part, un

d’une âme et d’un corps ; d’autre part, ce qui fait (pie cet être est lui-même, ce (pii constitue su nature propre ; cette chose-ci est nue seconde âme, séparée de la matière, plus élevée que la première, et dont la première n’est que la trace, le vestige. « A.’tô ; yàp î’xx’770^’ 6 p.èv vô crjvauuf6"8p6V Tl, o ûè auTOi. » Cette constitution, Plotin l’attribue, tout d’abord, à 1 Univers entier : « Le Monde entier est formé, d une part, d’une certaine Ame unie à. un corps, d’autre part, de l’Ame du Monde, de celle <pii n’est pas dans un corps, et qui imprime sa trace en celle qui réside dans le corps. — Kal 6 xôa-uoç oè 6 plv tô ex «üjwctoç xx !. •iy/xç T’.vo ; oeOewz ; trwuurîv 6 ge,

ÈxÀàuTOUtfa gê iyvr. ta êv aûuaTL

Les êtres célestes ont, eux aussi, cette constitution. « Le Soleil et les autres [astres] sont doubles de cette façon. — Kaî. /jXtoç oï| xal Ta àX/x o’jtw. »

tout être raisonnable est formé de deux choses ; certain composé binaire constitué par 1 union 6 XOTJJLQÇ OE 6 JJLEY TO EX CTW’JUZTOÇ Y* TÜO ÿ G *A7ï SV TCOULXTlj

H

1. Ahistotbus />* Cuelo lit». U, cap. II (Aristütelis Opéra, éd. Didot, t. Il, p, 3gi ; é<L Bekker, vol, 1, p. a85, cuL a). 2, Plotini A ?nr»ea^is //fP iili, IH, cap. IX (Plotini Enneades, éd* Didot, pp. 65-60).