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LE NÉO-PLATONISME ARABE

On voit qu’au gré de Jamblique, un astre est une nature simple »pii mérite le nom d’ànie ou d’intelligence bien plutôt que le nom de corps ; l’auteur du traité Sur les mystères des Egyptiens ne consent pas à donner aux cieux la constitution complexe que Plotin leur attribue.

Ile la pensée de Plotin, au contraire, nous allons trouver le développement dans un Commentaire à la Métaphysique d Aristote qu’on a faussement attribué à Alexandre d’Aphrodisias L’auteur de ce commentaire se pose cette question2, qu’il porte au compte d’Aristote : Chacune des sphères célestes est-elle mue par sa forme (ewoî), par son âme (’iu’//) ou par un dieu (Oeôç) ? La forme de chacune de ces sphères, que le commentateur paraît identifier à la ligure do ce corps, la mouvrait en cercle « au moyen d’une nature uniforme et douée de ce même mouvement, S’.à ç>’j<te6jç pxàç xal t/jç aùriiç z’.v/tîw ;. » Sous cet aspect quelque peu enveloppé, l’hypothèse indiquée par ce passage est assurément la suivante : Le mouvement des sphères célestes serait un mouvement naturel, analogue au mouvement des corps graves ou légers ; et ce mouvement naturel serait le mouvement de rotation, car c’est celui qui convient à la ligure de ces orbes.

Après avoir indiqué cette première supposition, le commentaieur en propose une autre : Le mouvement d’une sphère ne proviendrait ni totalement de la nature ni totalement de l’âme Lie sa nature, un orbe céleste tiendrait une disposition à prendre, de lui-même et sans violence, le mouvement qui convient à sa forme ; mais ce mouvement auquel il est seulement prédisposé par sa nature, c’est l’âme qui le lui donnerait d’une manière effective ; c’est donc de lame qu’il tiendrait l’acte par lequel il change de lieu : « A-ô oè ■Luy’/iî ~tp èvÉpyswiv, itpôç 7,v 7re®ûxaaa o’.à Vfy yiiffiv. » Mais, poursuit le Pseudo-Alexandre, ce n’est pas à de telles âmes qu’Aristote a confié le soin de mouvoir les sphères célestes ; il a préposé à cet office d autres substances qui, non seulement, sont incorporelles, mais qui sont placées hors de tout corps ; ces i. Sur le caractère apocryphe des commentaires aux huit derniers livres de la qui ont été attribués â Alexandre d’Aphrodisias, voir : Alexandri Aphrodisiensis 7/î Arts/oZe/is mefajpkysica com/fien£aria. Edidit Michael lïavduck, Beroliui, 1891. Præfatio. a. AWio/ia m JrtstoleZem Collegît C, A. Brandis. Berûliuij i836 ; p. 808^ cul, h, et p. 809, coL a. — Alexandri Aphhodisiensis /« meia~ p/it/sifif fü/iifHru/arhi, lùlidil Michael Hayduck, lu Metaphysicorum A 8 ; pp. 706-707.