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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

substances sont subordonnées à la première Intelligence (ô tcoûto ; Noÿ ; de la même manière, si l’on peut dire, que les diverses sphères sont subordonnées au ciel des étoiles fixes ; mais ces substances sont supérieures aux âmes des sphères. D’une part, donc, les orbes célestes sont nuis par les âmes qui sont propres à chacun d’eux ; mais, d’autre part, ils sont mis en mouvement par de tels dieux Ttav toloutiiiv Oeiëv), de la même manière que la sphère inerrante esl mise en mouvement par la première Intelligence.

Ce n’est pas, en effet, là me de la sphère i ne crante qui lui permet de se mouvoir indéfiniment ; c’est le premier Moteur ; son âme lui donne le mouvement ; mais si ce mouvement se poursuit indéfiniment, toujours de la même manière, autour des mêmes pôles et dans le même temps, c’est de la Cause première, intelligente et immobile, qu’il tient tous ces caractères de pérennité. Or, de même que la sphère inerrante se meut sous Laction du premier Moteur, de même les sphères errantes se meuvent sous l’action des moteurs qui leur sont propres, « et qui reçoivent le bien provenant du premier Moteur, xal àvaOuvouÉvtüv û“G toü ÎJOCOTCiV XV>T|T’.ZOÙ. » ■ ‘jcê

La doctrine que nous venons d’exposer est, en partie, textuellement empruntée à Alexandre d ’Aphrodisias ; nous savons, en effet, par le témoignage de Simplicius qu’Alcxandre soutenait, dans son commentaire au Heo1 2. Ovpxvoù, l’opinion suivante : Chaque sphère céleste esl mue par une âme qui est motrice par elle-même ; mais la perpétuité de son mouvement de rotation, qui se poursuit toujours de la même manière, dans le même temps, autour des mêmes pôles, le ciel la fient de LIntelligence immobile.

Alexandre, toutefois, n’eût pas reçu dans sa plénitude la théorie qui a été mise sous son nom ; il se refusait * à distinguer, en chacun des corps célestes, l’âme de la nature ; il voulait que l’ànie et ta nature, identifiées l ime à l’autre, constituassent, pour ces sphères, un seul principe de mouvement naturel, analogue à la gravité ou à la légèreté qui meut les corps du Monde sublunaire. Simplicius, au contraire, qui combat vivement F opinion d’Alexandre, émet, au sujet des mouvements célestes, des suppositions toutes semblables à celles que nous ai uns lues au commentaire du Pseudo-Alexandre.

1. StMFLicti In Arisfntehü de Ccelo Cotnmeniaria ; tri lib. II. cap. 1 ; éd. Kurslen, p. jfip, col. b ; éd, Heiberg, pp. 37y-3Ho 2. Simplicius, Zoc. cil, éd. Karsieo, p. iôg, cul. b ; éd, Heiberg, pp. 38o-38i.