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LE NÉO-PLATONISME ARABE

Simplicius, rappelle 1 2 3 la définition de l’âme donnée par Aristote au second livre du llcpl ■iu’/jjç ’ : « L’Ame, c’est la première existence en acte du corps naturel qui a la vie en puissance. — ‘l’yx/ ÈTTIV ÈVTZAéVE’.a Tl ~pWTT| TW’WTg CSUCLXOO ouviusl îyOVTOÇ. » Fort de ce texte, il veut qu’on distingue le corps naturel, auquel la nature est liée, de l’Ame et, surtout, de l’Ame séparable, dont Alexandre nie l’existence.

11 se demande alors quelle part revient à la nature dans le mouvement du ciel, el quelle part revient, à l’Ame. La nature n’est point, par elle-même, principe de mouvement ; elle est plutôt quelque chose de passif, une chose mobile qui ne meut point tant quelle n’a pas été, par ailleurs, mise en mouvement. On peut donc dire que le tout, formé par le corps à la fois naturel el animé, est mû par l’âme, à qui la nature sert d’intermédiaire. Mais cette âme qui est finie, car elle demeure dans un corps fini, ne suffirait pas à mouvoir indéfiniment l’orbe céleste ; celui-ci doit donc tenir d une autre cause la perpétuité de son mouvement.

Simplicius résume sou opinion en quelques propositions qui sont, presque mot pour mot, celles du Pscudo-Alexandre* : « Si donc on nous demande quel est le mouvement local que la nature donne au ciel et quel est celui que l’âme lui communique, voici ce que nous répondrons : L âme, par l’intermédiaire de la nature, fait que le ciel se meuve circulaire ment, d un mouvement uniforme ; elle le fait par l’intermédiaire d une nature qui a, pour se mouvoir conformément à elle-même, une aptitude innée et exempte de toute violence ; mais c’est, de l’âme que le ciel tient l’actualité «lu mouvement local auquel il avait, par nature, une disposition innée ; de même, c’est à l’intelligence qu’il doit de se mouvoir indéfiniment, de la même manière et dans le même temps. Le ciel est donc mû non seulement par ces principes, i la nature et l’Ame], mais encore par l’intelligence qui donne plus d’ampleur au mouvement animal. »

De ces pensées développées parles derniers commentateurs grecs d’Aristote vont s’inspirer les théories que développeront Al l’Arâhi, Avicenne et Al (lazAli.

Par ces pensées, les sages de l’Islam seront amenés à unir d’une manière intime, dans leur doctrine philosophique, trois pro- 1. Simplicius, toc. ci/ ; éd. Karsten. fol. 170, col. a ; éd. Heiberg1, p. 38i, 2. Arjstotk, fltot lib. 11, cap. 1 (Aristqtelis éd. Bidot, L* III, p. 4Vi î éd. Bekker, L. 1, p. /p2} col. a). 3. Simplicius, /oc, ci/. ; éd. Kaisleo, p. 170, col t b ; éd. Heiberg, p. 882-