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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

aussitôt, à cette Cause première unique, Ibn Sinft Mais tout

attribue 1 foutes les propriétés que Proclus conférait soit à l’Etre, soit à 1 Intelligence.

C’est de l’Etre, en eifet, et non de ll’ii, que Proclus eût dit : A

« 11 faut que l’Etre nécessaire attribue par lui-même tonte existence et tout ce qui perfectionne l’existence. » C’est de l’intelligence, et non pas de l’Un ni de l’Etre, que le Livre des Causes eût tenu ce langage :

« Il est Intelligence par lui-même et, par lui-même, il est objet d’intelligence ; il est, à la fois, l’opération intellectuelle par laquelle se fait l’appréhension, l’être intelligent qui comprend, et la chose intelligible qui est comprise (igitiu’ ipse est inlelligenlia apprehensionis, et inlrlligens apprehensor et iutellectum apprehennnm). O n’est pas qu’il y ait en lui plusieurs choses. En tant qu’il est identité toute pure (idemptitas exspoliata), il est faculté de comprendre (intelUgeiitia) ; en tant qu’il considère qu’il est, à lui -même, sa propre identité pure, il est l’être qui comprend, se comprenant lui-même f rc/ztf ??.wr inte/Ziÿem seipsum). » Avicenne ne sépare donc pas l’intelligence de FUnité ; dans Pacte par lequel l’intelligence sc connaît elle-même, il voit Fidentité de 1 Unité avec elle-même*

11 poursuit en ces termes, où s affirme l’identité de l’intelligence avec ce que Proclus avait nommé l’Étre : « Comme il est le principe de toute existence, il connaît de lui-même les choses dont il est le principe ; il sait qu’il est le principe de ces choses dont chacune est parfaite dans sa singularité, et aussi de ces choses qui sont soumises ;ï la génération et à la corruption ; ces dernières» il les connaît, d’une part, en leurs espèces et, dautre part, en leurs individus. Mais lorsqu’il connaît ces êtres variables, il ne les connaît pas, eux et leurs variations, en tant qu’ils sont variables ; il ne les connaît pas par une intelligence individ uellc qui s’exercerait dans le temps* » foutes les doctrines métaphysiques d’Aviccnne, nous les retrouvons, parfaitement ordonnées et parfaitement claires, dans la P/ri/oso///rie d’Al (lazftli.

tur ci repeiitur quod preleriit ad oslendendaiii unitatem de necesse esse, et omnes proprietates ejus negalivus secundom vîam concludeudt. i. Avicexne, lib. Il, tract. VIII, cap. VI i De ostendendu quod ipsum est perfectum plus quant perfectum, et bûnitas attribuens quicquid est, et quomodo est hoc, et quomodo scil seipsutn, et quomodo scil ultima, et qui) iticdo scit par lieu laria, el qualité ? non conceditur dici ciuud ipse ea appréhendai