pas le posséder, lorsqu’en le possédant, on acquiert quelque perfection ....
» Mais il est impossible d’acquérir une existence plus parfaite aux dépens d’un être plus vil ; la Cause première n’a donc certainement aucune intention de ce qu’elle cause. » « Aucun être, reprend encore Avicenne1 2, ne (end à ce qui est au-dessous de lui....
» La Cause première n’a aucunement l’intention qu’une existence quelconque découle d’elle, et en voici la raison : Par là, la multiplicité serait introduite dans son essence. Alors, en effet, il faudrait qu’il y eût, en elle, quelque chose en vertu de quoi elle éprouverait cette tendance ; il faudrait que la science ou la connaissance qu’elle possède la contraignit d’avoir cette intention, ou que sa bonté l’v forçât. En outre, il faudrait que celte intention eût pour objet quelque chose d’utile, qui fût profitable à la Cause première, comme nous l’avons déjà dit ; or cela est absurde. » Les existences et les perfections qui découlent de la Cause première n’en dérivent donc nullement par l’effet d’un désir, d’une intention ni d’un besoin ; elles résultent simplement de la science que possède l’Ètrc nécessaire « La Cause première® est une intelligence pure qui se connaît elle-même ; nécessairement, donc, elle sait ce qui résulte delle-inême, elle sait que l’existence de tous les êtres est issue d’elle, qu’elle en est le principe, et qu’il n’y a rien, en son essence, qui empêche toutes choses de provenir d’elle. Son essence sait donc que sa propre perfection et sa propre excellence consistent en ceci : Que le bien découle d’elle. »
C’est, en résumé, parce qu’il se connaît comme principe de toute existence, que l’Étrc nécessaire donne L existence à toutes choses ; son action créatrice ne diffère pas de la science qu il a de lui-même .
La providence (cum) de Dieu est, elle aussi, identique à cette science. .
« N’oubliez pas3 ce que nous avons déjà rendu manifeste. Les œuvres qu accomplissent les causes supérieures, elles ne les accomplissent pas en vue de nous ; elles n’ont aucune intention à notre égard ; il n’est rien qui les sollicite ; elles ne se déterminent pas par un choix... Sachez bien que leur providence consiste en ceci : Le premier Principe se connaît lui-même ; il sait que le bien 1. Metaphysicu Ayicexnæ, fi b, II, tract. IX, cap. IV. 2. Avicenne, loe. cit.,
3. Metaphystca Avicennæ, lib. 11, tract. IX, cap. VI.