» Ce qui est produit tout d’abord par le Principe, c est 1 Intelligence, puis l’Ame, enfin le corps. »
Al Gazâli écrit d’une manière semblable ’ : « Nous parlerons d’abord des corps que contient 1 orbe de la Lune, et nous montrerons comment ils signalent l’existence et les mouvements des cieux.
» Nous traiterons ensuite des cieux et des causes de leurs mouvements.
» Puis nous parlerons des Ames, qu on dit être des Anges célestes spirituels, et des causes de leur mouvement ; enfin des Intelligences «pi on dit être les Anges les plus voisins [de Dieu] ou Chérubins-. »
Chaque Intelligence, après la Cause première, donne l’existence à trois choses. Cette création, elle la produit comme le premier Principe produit la première création ; elle la réalise par sa seule connaissance. Mais la connaissance que la Cause première a d’ellemême est absolument simple ; partant, elle ne produit qu’un être unique, la première des Intelligences créées. Chacune des Intelligences créées, au contraire, donne naissance à une trinité, parce que la science qu elle possède n’est [dus simple, mais triple. Cette Intelligence, nous dit Al Gazâli« connaît, tout d’abord, son principe ; puis elle se connaît elle-même ; enfin, en se considérant elle-même, elle reconnaît qu’elle est, par elle-même, simplement possible (posslbiha), car la nécessité de son existence provient d’un autre, et non pas d’elle-même ; et ces trois connaissances sont différentes. A la plus noble de ces trois connaissances, il convient d’attribuer le plus noble des trois effets. De T Intelligence, donc, émane une autre Intelligence par le lait qu elle comprend son principe ; par le fait qu elle se connaît elle-même, l’Ame d’un orbe émane d’elle ; de ce qu’elle se reconnaît possible par elle-même, résulte l’émanation du corps de cet orbe. » Ces mêmes pensées, Al Gazâli les avait exposées, avec un peu plus de détail et quelques divergences, dans un des traités de sa Philosophie *.
L P/HÏOSCjp/iiéZ AlgAZELIS, Lib* 1, llNlCt. IV. 2. E. Renan (Aw/vwx et l’Averrotsme, p + 117, en note), voyant Al Gazai i appeler ange llntelligence active, conclut à une interpolation du traducteur juif. Il faut croire qu’il avait bien peu lu les traités d’Avicenne et d’Al Gazàli. b ailleurs, la plupart des ailleurs étudiés par Renan dans l’ouvrage cité Font été avec une inconcevable légèreté*
3. Aveu rois ZjesZ/’izcZio Je.s/rucZio/nnzi AZ^a^eZis, Zoc. ci Z* 4. ZJ/u7o.wp/n‘û AlgazauS ; Lib, I, Ira cl, V.
