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LE NÉO-PLATONISME ARABE

actuelle est unie à une Matière première prise au premier sens du mot.

Puis dont* que la Matière première est éternelle et puisqu’elle ne peut exister que partiel le ment actualisée dans un Monde su I) lunaire, il faut que le Monde sublunaire existe, lui aussi, perpétuellement.

Non seulement la Matière première est éternelle, mais elle n’a pas de cause.

Qu’est-ce qu’une cause ? C’est1 ce par quoi l’on répond à la question : Pourquoi ? oict tl ;

Si nous demandons pourquoi telle chose existe en acte, on nous ré pont ! : Parce que telle autre chose, générateur ou moteur, l’a fait passei* de l’existence potentielle à l’existence actuelle. Un nous fait connaître, de cette chose, la cause efficiente, La cause efficiente, d’ailleurs, est nécessairement quelque être qui se trouvait déjà en acte lorsqu’il a donné l’existence actuelle à la chose que nous considérons.

Si nous demandons, au contraire, pourquoi telle chose est en puissance dans telle autre chose, que nous ré pondra-t-on ? Que répondra-t-on, par exemple, à cette question : Pourquoi une statue de dieu est-elle en puissance dans ce bloc ? Pourquoi, de ce bloc, peut-on tirer une statue de dieu ? Ou répondra : Parce que ce bloc est du marbre ; parce qu’il contient une matière avec laquelle on peut faire un dieu, nue table, une cuvette et, plus généralement tout ce qui se sculpte. En répondant : Parce que ce bloc est du marbre, on aura, du dieu eu puissance, nommé la cause matérielle, le marbre ; et cette désignation de la cause matérielle aura consisté en ceci : à faire remarquer que l’existence en puissance dont nous nous enquérons, celle de la statue du dieu, est comprise dans tout un ensemble d’existences en puissance, et que celles -ci coexistent à la forme actuelle du bloc. Ainsi à une existence en puissance, nous assignons une cause plus indéterminées, dont la puissance qui nous intéresse est un cas particulier

A 1 existence en acte, donc, on assigne une cause efficiente qui en puissance plus ample et plus générale que la première. «C’est i. Ahistoteles PAysirre anscultationis lib. H, c. VU (Aristotelis Opara, éd, Didot, L, 11, pt 269 ; cd, livkker, vuî, 1, p. ty8, col. a)É