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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES

Il n’est guère de science mathématique sur laquelle il n’ait écrit ; à l’Arithmétique, il donna, en 1321, un traité à la fois théorique et pratique ; à la Géométrie, une introduction aux Éléments d’Euclide [1]. Il écrivit également sur la Trigonométrie [2]. Il fut, en outre, l’émule de Jean de Murs dans le domaine de l’Harmonie ; le petit livre qu’il lui consacra fut traduit en latin par un inconnu ; sous ce titre : Tractatus magistri Leonis hebrei de armonicis numeris, cette traduction est reproduite [3] par le manuscrit qui nous a gardé la Pronotiscatio.

Maître Firmin de Belleval (Firminus de Bellavalle) est, aujourd’hui, bien moins connu que son contemporain Levi ben Gerson ; il eut, cependant, grande renommée au Moyen Âge. Cette renommée, il la dut à un traité où, à l’imitation de ses auteurs préférés, Jacob Alkindi et Léopold, fils du Duché d’Autriche, il étudiait les actions météorologiques des astres. Ce traité, il l’avait intitulé : Du changement de l’air (De mutatione aëris), mais la voix publique, le plaçant au rang du célèbre Colliget Medicime d’Averroès, le nomma : Colliget Astrologiæ. Ce Colliget figurait dans la bibliothèque des rois. La bibliothèque de Charles I contenait un recueil ainsi décrit [4]  :

« Summa Leupoldi de Austria. Compilacio Firmini de Bellevalle de mutacione aeris, et alia plura. Escript en papier de très menue lettre courant, couvert de parchemin à deux coulombes. »

Ce recueil était évalué deux sols parisis.

Un autre exemplaire, écrit pour le roi Charles VIII, tut donné par celui-ci à Jean Michel, maître en Médecine de Paris, physicien ordinaire du roi et du dauphin ; cet exemplaire, où se trouvent le Liber Alkindi de imbribus sive de mutationibus temporis et le Tractatus Firmini de mulacione aeris dictus Colliget astrologie, appartient aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale [5]

Enfin, en 1485, Erhard Ratdolt donna, à Venise, une édition [6] du traité de Firmin de Belleval ; mais cette édition ne portait pas le nom de l’auteur.

  1. M. Steinschneider. Op. laut., § 43.
  2. Maximilian Curtze, Urkunden zur Geschichte der Trigonometrie im christlichen Mittelalter (Bibliotheca mathematica, 3e série, t. I, 1900, pp. 372-380).
  3. Ms. cit., fol. 55, vo à fol. 67, vo.
  4. Inventaire de la Bibliothèque du roi Charles VI fait au Louvre en 1423 par ordre du Régent, duc de Bedford. À Paris, pour la Société des Bibliophiles, 1867 ; p. 138.
  5. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 7482.
  6. Opusculum repertorii pronosticon in mutationes aeris tam via astrologica quam metheorologica uti sapientes experientia comperientes voluerunt perquam utilissime ordinatum incipit sidere felici primo prohemium. Fol. 45, vo :