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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

Le Colliget astrologiæ n’est pas daté ; mais certaines tables qui s’y trouvent consignées sont suivies de cette mention[1]  : « Tempus inter Alphonsium et radicem istarum tabularuni 68 anni solares completi ». Les Tables Alphonsines ayant pour point de dépari le premier janvier 1252, cette mention place en l’année 1320 la rédaction du Tractatus de mutatione aeris.

Ce traité ne retiendra pas longtemps notre attention. De toutes les œuvres composées par Firmin de Belleval, c’est sans doute celle-là qui lui a valu, au xive siècle et au xve siècle, sa plus grande réputation ; il en est une autre, cependant, qui mérite davantage l’attention de la postérité ; nous voulons parler des tentatives faites, en collaboration avec Jean de Murs, pour la réforme du calendrier.

Le désir d’obtenir un calendrier exact, qui dénommât de la même manière les jours où le Soleil chauffait et éclairait de la même façon, qui fit correspondre les fêtes religieuses à des dispositions bien déterminées des astres a été, depuis les temps les plus reculés, un des plus puissants motifs qui aient fait progresser la Science céleste.

Dès là que les hommes se sont fait une idée un peu nette du mouvement du Soleil, il leur est apparu que la position de cet astre sur l’écliptique était la raison d’être et la règle des saisons, que les deux équinoxes et les deux solstices marquaient d’une manière naturelle les quatre saisons et, donc, que le temps employé par le Soleil pour revenir à un même point de l’écliptique devait être raisonnablement regardé comme la durée de l’année.

Fallait-il compter cette année depuis le moment où, à l’équinoxe de printemps, le Soleil quitte le point géométrique d’intersection entre l’écliptique et l’équateur jusqu’au moment où il repasse en ce même point géométrique ? Fallait-il, au contraire, évaluer la durée de révolution du Soleil par l’intervalle qui sépare deux conjonctions avec une même étoile zodiacale ? Ou crut, pendant longtemps, que le choix entre ces deux partis était indifférent et


    Repertorium de mutatioue arrîs Finit. Hyppocratis libellus de medicorum astrologia incipit : « Petro de abbano in latinum traductus. Colophon : Hippocratis libelius de medicorum astrologia finit : a Petro de abbano in latinum traductus. Impressus est arte et diligentia mira Erhardi Ratdolt de Augusta Imperante inclyto Johanne Moceniceno duce Uenetorum, anno salutifere incarnationis 1485. Uenetiis (Hain, Repertorium bibliographicum, no 13393. Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres, 3e éd., 1863. t. IV, col. 903). Nous avons vérifié l’identité du Colliget Astrologiœ avec cette impression sur un exemplaire appartenant à la Bibliothèque municipale de Bordeaux (Sciences et arts. no 8280 (7801)].

  1. Ms. cit., fol. 70, ro.