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LE NÉO-PLATONISME ARABE

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surviennent à la substance de ce corps. » Ces dimensions-ci peuvent. être détruites et remplacées par d’autres dimensions de meme espece sans que la substance du corps cesse d être ce qu’elle est. « Prenez une masse de cire1 quelconque et laçonncz-la de manière à lui donner une certaine ligure ; entre les extrémités de cette figure sont comprises des dimensions effectives, dont les mesures peuvent être évaluées numériquement. Changez ensuite la fiuure de ce morceau de cire ; aucune de ces dimensions ne persistera d’une manière effective ; vous n’aurez plus, d une manière effective, une dimension qui soit la même que précédcm* ment, avec les mêmes extrémités et la même mesure ; mais aux précédentes dimensions, succéderont de nouvelles dimensions qui en sont numériquement différentes.

» la vérité, il peut exister des corps, tels que les corps célestes, auxquels certaines dimensions effectives sont liées d une manière inséparable ; mais cette* propriété n appartient pas à un tel corps par cela seul qu il est corps ; cela provient d une autre nature qui conserve en lui les perfections secondes, » celles qui ont été ajoutées au caractère de corps.

Ce caractère qui fait que le corps est corps n est donc pas constitué par l’existence de telles dimensions effectives et terminées.

Ce caractère, celte forme, cette corporéilè, ne consiste pas davantage dans le volume que le corps occupe : « Cette forme n est pas ce qui fait qu’un corps dilfère d un autre comme plus grand ou plus petit ; ce n’est pas grâce à elle qu’un corps peut être comparé à un autre, de telle sorte qu’il suit égal à cet autre, ou mesuré par cel autre, ou commcnsurablc ou incommensurable avec cet autre ; toutes ces propriétés appartiennent au corps en tant qu’il est mesuré, en tant que telle partie sert à évaluer numériquement telle autre ; la considération de ces propriétés est indépendante de la considération de cette corporcilé que nous avons délinie. Aussi peut-il se faire qu’un corps soit raréfié ou condensé *, (pie son volume soit modifié par échauHcincnt on refroidissement ; la Gorporéité dont nous avons parlé ne s’en trouve ni remplacée par une autre eorjmréité ni modifiée.

» C’est donc de cette manière-là (pic le corps naturel est une substance. » (’.est par cette corporéité qu’il est ce qu’il est, i. Le texte que nous avons sous les yeux (rd. i/|g3) dit : Jfrgwwn carw/m ; il faut lire, croyons-nous, aliquam ceram. •>. Au lien de eoflrfe/ise/w, le texte cité porte : rZ