Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/478

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
472
LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

origi-

1

cxten-

enim op^s maferia niw cor/)orei/a/e in quantum est corporei/as cum conséquente c/ rnnni Aat/ente materiam />er se, * Si la pensee d Avicenne est bien celle que nous indiquons, aucune matière, aucune /A/Ze ne servira il de sujet et de support à la corporel/a# considérer isolement, à relie forme par laquelle un corps est ce en quoi on peut concevoir des dimensions indétcrminées ; ou, du moins, ce sujet, ce support n aurait reçu aucun nom ; dans la HyZe, les dimensions indéterminées existeraient déjà ; «On savait déjà qu en la /fq/e elle-même advienneut diverses mesures, et cela aussi est un principe reçu des physiciens. » Ce sujet, ce support auquel Avicenne ne donne point de nom, dont il n affirme meme pas explicitement l’existence, niais dont la notion est impliquée dans tous scs raisonnements, c’est évidemment ce que les Frères de la Pureté nommaient Matière nelle ou Fondement primitif.

Al GazAli u a point donné le nom de rorporrfzé à cette sion indéterminée en longueur, largeur et prorondeur ; la forme à laquelle il réserve cette désignation, c’est la continuité effective, comprise sous des dimensions déterminées ; il n est donc pas douteux que la //y//e, c est le support de celte forme-là, et non d une corporéité simplement caractérisée par des dimensions indéterminées. En délaissant complètement (’elle vague coîwre/-My qu Avicenne avait considérée, qu il avait nommée forme sans la faire ensuite supporter par aucune matière, Al GazAli dorme à sa doctrine line clarté et une précision qui faisaient défaut à la théorie d’ibu Sinà.

Selon la philosophie d Al Gazàü, la possibilité n est plus l’existence en puissance telle que la concevait Aristote ; c est une simple désignation, par laquelle rinlelligenee juge qu mie substance déterminée est apte à éprouver nu certain changement. Ainsi en est-il de la Z/t/Ze ; elle n’esl pas, comme la Matière première d’Aristote, quelque chose qui existe en puissance au sein de tout corps ; elle est seulement une aptitude que tout corps possède à être divisé soit réellement, soit simplement par la pensée. On nen saurait douter lorsqu’on lit ce remarquable passage d’AI Gazâli1 ;

« Le corps n’a pas de parties en acte, mais seulement en puissance. .. Lorsqu’on dit que le corps est divisible, sécable, séparable, on entend seulement qu’il est apte à tout cela. Le corps, ru cllet, est une chose continue ; comment donc serait-il divisible, [( /Vu7o«opA/u Algazems, Liber L tract. I, cap. JtL