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LE NÉO-PLATONISME ARABE

LE 51 0-11L A T0 XIS M E À R A BE

Si une chose est absurde où contradictoire, si elle est. impossible,, elle u a aucune espèce d’existence ; sinon, si elle n est pas impossible, elle existe nécessairement, soif en acte, soit en puissance. Il se peut qu elle soit nécessairement en acte, il se peut qu elle soit nécessairement en puissance ; dans ces deux cas, il n y a pas a lui chercher de cause. Il sc peut que ni l’existence en acte ni l’existence en puissance ne lui soit nécessairement départie et, alors, on peut demander pourquoi celle-ci l’aifecte ou pourquoi celle-là ; mais demander la cause de l’existence absolue et non qualifiée, c’est poser une question qui n’a pas de sens, puisqu’une telle existence est toujours ou impossible ou nécessaire. Il en

va tout autrement dans la doctrine d’Avicenne et d Al Gazâli.

dette doctrine, en effet, nie la proposition qui sert de fondement à toute la théorie d’Aristote ; elle nie que pouvoir être soit une manière d’être ; elle nie l’existence eu puissance pour n admettre qu’une seule existence proprement dite, l’existence en acte. Le point de départ étant changé, toute la théorie se développe d’autre manière.

Le trilenunede la Métaphysique péripatéticienne se divisait en ces trois idées : r/tre contradictoire, être eu puissance, être en acte. Le trilemmedela Métaphysique d’Avicenne et d’Al Gazâli se trifürque ainsi : Impossible, possible, nécessaire ; et, dans cette Métaphysique, le mot possible a le sens que le terme û-Ôtsoj. désignait dans la langue d’Aristote, que le mol contingent marque dans la nôtre. De cette théorie nouvelle, nous trouvons le principe formulé, d’une manière concise, mais très nette, aux Problèmes fondamentaux d Al Fârâbi.

« Tout ce <pii existe, dil ce philosophe sc subdivise en deux espèces.

» Lorsqu’on réfléchit sur l’essence de l ime des choses de la première espèce, l’existence de celle chose n’est pas [conçue comme nécessaire ; en d’autres fermes, çcs choses ont une existence possible. Réfléchit-on, au contraire, sur l’essence de seconde espèce ? I. existence de celte essence est conçue comme nécessaire ; on dit alors que cette essence a une existence nécessaire. » Si nous posons qu’une chose, dont l’existence est simplement possible, n’existe pas, nous n’énonçons pas nécessairement une absurdité, car pour recevoir son existence, cette chose ne peut se passer d’une cause ; si elle parvient, au nombre des êtres nécesr. Alfaiub’is Abhandhtngen, pp. «pî-gZp