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LE NÉO-PLATONISME ARABE

existence de la forme, si 1 on ne ronsidéraitqne des substances où la Matière est revêtue d une tonne qui en est inséparable ; les substances tpi Uni Sinà définît de la sorte sonf ? assurément, les corps célestes. Mais la même opinion m1 se pourrait défendre de substances où une mémo Matière est successivement associée a des formes différentes ; tels sont les corps susceptibles de génération et de corruption. « Si la forme, dans une telle substance, était seule cause de la Matière, cette Matière serait détruite lorsque cette forme est. enlevée, et il faudrait qu une nouvelle Matière prit naissance par suite de l’arrivée d’une nouvelle forme. A chaque forme successive, il faudrait une autre Matière. Il faut donc qu une chose autre que la forme soit cause de la coexistence de la .Matière1 à la forme, et cela de (elle manière que 1 existence meme de la Matière découle seulement de cette chose, mais que 1 influence émanée de cette chose ne puisse, sans l’aide de la forme, parvenir à son achèvement ; car le corps réel ne peut être Ti ■ *

complet que par l’union de cette Matière et de cette forme ; ainsi l’existence de la Matière dépendra, à la fois, de celle chose et do la forme, quelle que soit, d ailleurs, la façon suivant laquelle la Matière sera, par cette chose, mise sous la forme. Voilà pourquoi la Matière n’est pas détruite lorsque la forme est enlevée ; celle forme, en effet, n’est détachée de la Matière que pour être remplacée par une autre forme ; alors, tandis que continue d agir la cause qui a donne à la Matière le commencement de l’existence, cette seconde forme qui, en tant que forme, a quelque chose de commun avec la première, continue d’opérer sur la Matière comine opérait la première ; (die aide donc, comme le faisait celle-ci, à constituer cette Matière ; mais comme cette seconde forme est différente de la première, elle fait de la Matière, une lois amenée à l’existence actuelle, une substance différente de celle que produisait la première forme. »

Al GazAli résume ce raisonnement d’Avicenne : « La forme, dit-il ne peut être, à elle seule, la cause d’existence de la Matière ; car s’il en était ainsi, la destruction de la forme entraînerait la destruction de la Matière ; or d li en est pas ainsi, car la Matière demeure, tout en révélant une forme nouvelle. Mais on ne saurait nier, d’autre part, que la forme n’ait un certain pouvoir cl une certaine efficacité propres à donner l’existence à la /////c ; sinon, on pourrait supprimer la forme, et la demeurerait, pour u i. Phifosnphiu Algazems, lib, 1, IracL V,