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LE NÉO-PLATONISME ARABE

I.r : XÉo-PJ.A’KlNlSJHE ARABE

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d’Al Gazâli, ne se présente pas

comme une juxtaposition do théories disparates, mais blêmes. Cette analyse nous a permis de reconnaître la multiplicité el la solidité des liens qui rattachaient les nues aux autres les l’épouses données à res trois questions. Le Néo-platonisme arabe, tel tpie nous le trouvons formulé dans les traités divers d’Avicenne et dans l’admirable Philosophie

à nous

comme une synthèse d une extrême unité, où se coordonnent, sui- ■il

vaut les principes d’une Métaphysique très définie et très pénétrante, la Théologie, la Psychologie, l’Astronomie et la Physique. I Hùivre collective longuement préparée par les Ecoles d’Alexandrie et d’Athènes, dont le Livre des Causes et la Théologie d Aristote ont transmis la tradition aux Arabes, cette synthèse a, de la pensée musulmane, reçu sou complet, achèvement. En rigoureuse unité, en harmonieuse beauté, elle ne le cède guère à cotte merveilleuse production du génie hellénique qu’est la Philosophie d Aristote,

La Philosophie d’Aristote, d’ailleurs, et la Philosophie d’Avicenne et d’Al Gazâli sc ressemblent el s’opposent à la Ibis par le principe essentiel dont chacune d elles tire son développement. Toute la Métaphysique péripatéticienne est comme contenue (‘I enveloppée au sein de cette proposition : 11 y a deux modes d’exisl’existencc eu acte et l’existence en puissance. Et toute la d’Avicenne et d’Al Gazàli déroule les A

s : Il y a deux sortes d’êtres, l’Etre possibles. Pour Aristote, dans toute subtance,

Métaphysique d’Al Eér&bi,

conséquences de cette prémisse :

nécessaire et les êtres

stance du Monde sublunaire, il y a une matière qui existe en puissance et une forme qui existe en acte. Pour Avicenne cl pour Al Gazâli, en tout être après la Cause première, il y a une essence simplement possible el une existence qu’une cause créatrice rend nécessaire. Entre les deux doctrines, il y a donc, en meme temps, continuel parallélisme et irréductible opposition.